Lausanne Antique


Merci de donner, dans ces pages, la parole aux créateurs de sites web, ces maîtres tisserands de la toile globale, aux webmasters, ces veilleurs attentifs, gardiens des espaces virtuels... et par là, rendre hommage à un travail précieux, humble et souvent ignoré!! Un travail rigoureux pourtant, qui requiert une attention soutenue, inlassable. Faire un site web, c'est faire un tapis d'orient, point après point, noeud après noeud... lien après lien.

La texture de l'html, comme le tissage serré de l'hypertexte est un long travail de patience, tricotage, une maille à l'endroit, une maille à l'envers, travail de femme peut-être, de Pénélope, faire, défaire et refaire la trame toujours recommencé des mises à jours, des corrections, des changements...

On serait presque tenté de juger de la qualité d'un site web au nombre de liens par pages comme on juge d'un tapis persan au nombre de noeuds au centimètre carré... tant le travail est proche entre la création de ces pans de virtuel où s'agencent images, textes et liens et celle de l'espace symbolique du tapis qui renvoie au plaisir du réel. Maintenant que l'ordinateur réalise, en lampe merveilleuse, le beau rêve d'Aladin, le web se met à nous offrir les possibilités jusqu'alors improbables des tapis volants...

C'est donc sur le dernier venu des métiers à tisser, cet outil traditionnel des nomades, que j'ai mis récemment l'ambitieuse chaîne de Lausanne Antique... Tapis de haute lisse dont j'ai réalisé les premiers points, où vont se succéder, je l'espère, les ouvriers de la grande navette de toutes les spécialités de l'histoire, de l'archéologie, de l'architecture, de l'ethnologie... et de l'image.

Le site « Lausanne Antique » est lié à un projet plus ancien, Lousonna, voeux pieux de reconstitution de la ville gallo-romaine de Lausanne en images de synthèse. Ce projet de restitution étant financièrement très lourd, la création d'un site m'a paru, lorsqu'on fit appel à moi en décembre 96, à un moment où le projet, s'épuisait faute de mécènes, propre à redonner un souffle à l'idée de départ en la faisant exister aux yeux des partenaires comme à ceux des futurs collaborateurs, à relancer les enthousiasmes dont dépend la persuasion, à constituer une sorte de foyer de création... à peu de frais.

Donner une forme provisoire au projet, tel était mon but; le rendre possible avec des moyens techniques réduits et les limites du réseaux et démarrer sans engager de fortes sommes. Il s'agissait pour moi de prendre le problème par le milieu en quelque sorte, en faisant proliférer les idées avant qu'elles ne se découragent dans les difficultés et les refus ou ne se figent dans les formes définitives d'une lourde réalisation. Ce choix permettait de rester souple dans la définition du projet, soit dans le temps par rapports à des techniques en perpétuelles évolution, soit dans l'espace par rapport à un lieu ou à un staff de partenaires, d'évoluer avec le temps, de laisser le temps aux techniques d'évoluer et d'éviter ainsi le vieillissement prématuré de la réalisation. Il s'agissait ainsi de se donner le temps de peaufiner le projet, mais aussi se doter d'un lieu pour établir des liens opportuns entre les savoir faire, science, art, technique dans une vue transdisciplinaire.

L'objectif premier du site web a été de mettre en valeur le travail déjà accompli par les fouilles de la ville gallo-romaine, de présenter le projet de restitution et de le faire connaître pour l'ouvrir à de nouvelles collaborations et mécénats. Puis, de constituer un prolongement à l'espace réel du Musée romain de Lausanne-Vidy, une greffe virtuelle, en quelque sorte, et non simple vitrine, dans lequel les nouvelles possibilités de l'image pouvaient permettre de pallier aux manques des musées, en relevant le défi de l'interactivité véritable: visite des collections où il est possible de manipuler les objets, Musée du Geste où l'outil sera bientôt restitué dans son usage, de façon à ce que la simulation devienne aussi stimulation.

Ici, de plus, la reconstitution a l'ambition de se dérouler sous l'oeil critique du public, comme sur un chantier de fouilles en plein air, et non pas de s'élaborer dans le mystère des laboratoire, de susciter une réflexion collective sur l'histoire et sa technique, l'archéologie, en montrant à la fois leur limite et un avenir où l'image se fait plus que jamais l'alliée de la science.

En un peu plus de deux mois, j'avais réalisé, grâce à la collaboration de la conservatrice du Musée et de l'archéologue chargée de cette première documentation, la centaine de pages du site, les séquences animées, la numérisation des documents, la conception graphique et le petit mobilier qui permet le décor et la circulation dans les pages. Il me fallut par contre, presque autant de temps pour trouver un serveur, la ville de Lausanne, directement concernée pourtant, ayant jugé le site non conforme à une présentation qu'elle souhaite, dans les futures réalisations, imposer à tous les musées de la ville et du canton. Le site comporte des erreurs de jeunesse sans doute, mais il a le mérite d'avoir fait exister un projet et de vous inviter chaleureusement à y participer.

" à chaque effondrement des preuves, le poète répond par une salve d'avenir ". René Char

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Madame Dominique de Bardonnèche-Berglund (webmestre)

Etude d'histoire de l'art et d'histoire et d'archéologie médiévale (Université d'Aix en Provence, 68-73). Etudes transdisciplinaires (CeTeC, Université Paris Dauphine , 94-95). Artiste autodidacte. Travaille sur ordinateur depuis 84 à la création d'images dans le sens d'un « musée imaginaire ». Mène une réflexion parallèle sur la création et son rapport aux nouvelles technologies. Comprend la venue des réseaux comme un extraordinaire moyen de diffusion de la culture et un nouvel outil de création.

Réalise des sites sur Internet autour de thèmes culturels fédérateurs. Cf: « Lausanne Antique », un site présentant la ville gallo-romaine de Lausanne à travers sa reconstitution en images de synthèses qui, ouvrant sur les réseaux une annexe virtuelle du musée romain de Lausanne, permettra, entre autre, de visionner des hypothèses archéologiques. Crée, en 95, à Morges, avec l'aide de la municipalité, un CyberForum, géré par des chômeurs, doté d'ordinateurs permettant à tous d'accéder gratuitement aux réseaux et d'en utiliser les possibilités de recherche et de promotion personnelle.

COORDONNEES: Lausanne Antique

E-mail : debab@pingnet.ch

La page d'accueil de Lausanne Antique: http://www.museums.ch/museums/LausanneAntique/


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