Arisitum

L'ARCHEOLOGIE EN ALSACE (1991)
BILAN ET RESULTATS

(Bas-Rhin, Haut-Rhin)


Source: "Bilan Scientifique 1991", Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Alsace, Service Régional de l'Archéologie, 1994, pages 9 à 13.


Bilan et orientations de la recherche archéologique (de François PETRY, Conservateur Régional)

Comme les autres régions, l'Alsace a connu une crise de croissance due au développement des fouilles préventives et de sauvetage ; elle a néanmoins conservé son niveau d'activité dans le domaine des recherches programmées.

On peut relever, d'entrée, que les fouilles programmées portent majoritairement sur les thèmes des châteaux et des mines, confirmant l'orientation régionale importante en direction des périodes médiévale et moderne ; l'activité de recherche sur les châteaux est augmentée, cette année, dans deux cas, par des opérations de fouilles préalables à des travaux de restauration des Monuments Historiques. Le C.S.R.A, sous l'impulsion de MM. J.-M. Pesez et O. Meyer, a souhaité la création d'un projet collectif interrégional de recherche sur !es châteaux du Nord-Est. d'archéologie minière a connu depuis une dizaine d'années un développement important, les recherches portent cependant de plus en plus sur l'aval de l'extraction.

La préhistoire est représentée par deux fouilles, liées à un programme interrégional commun au CNRS : ces deux opérations sont conduites par un membre du service régional. On relèvera, avec regret, l'absence de chercheurs du CNRS dans la région même.

Il faut relever la montée en ligne de l'Université de Strasbourg dans deux opérations de fouilles programmées ; celles-ci sont cependant dirigées, en grande partie, par des chercheurs bénévoles, intervenant généralement au titre d'associations locales. Seuls deux chercheurs (pour quinze opérations au total) sont extérieurs à !a région.

La tradition de la vie associative est à l'origine des multiples sociétés d'histoire et d'archéologie (quelque quatre vingt regroupées dans une fédération) qui disposent pour partie d'entre elles, de revues régulières : parmi les plus importantes ouvertes à l'archéologie on citera les C.A.A.A.H. (Cahiers Alsaciens d'Archéologie, d'Art et d'Histoire) de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace créée en i 854 ; ces cahiers sont soutenus de longue date par le CNRS. II y a lieu de citer également les Cahiers de l'A.P.R.A.A. (Association pour la Promotion de !a Recherche Archéologique en Alsace), ou Etudes Médiévales (du Centre de Recherches d'Archéologie Médiévale de Saverne).

Les autres acteurs de la recherche archéologique régionale, outre les bénévoles affiliés la plupart du temps aux sociétés locales, sont constitués par les contractuels, en 1991 une quinzaine de permanents, mais dont plus de la moitié sont peu diplômés malgré la présence à !'Université de !'Institut des Antiquités Nationales. La création depuis 1989 d'un enseignement en archéologie médiévale permet d'assurer une formation spécifique aux futurs chercheurs (deux maîtrises sont d'ailleurs en cours).

En milieu urbain, de multiples opérations de sauvetage ont été réalisées (cf. partie travaux et recherches). De même que pour certaines opérations d'importance en rase campagne, il a été fait appel à des archéologues contractuels de plus en plus nombreux. On relèvera l'implication de l'archéologie dans les travaux préliminaires à la réalisation d'un grand équipement de transport à Strasbourg : en liaison avec le projet initial de métro, des moyens complémentaires ont pu être obtenus de !a Communauté Urbaine pour un document d'évaluation du patrimoine archéologique et urbain (DEPAU) ; le choix plus récent du tramway a permis la réalisation d'une importante campagne de sondages à des fins d'étude archéologique.

Le bilan de la carte archéologique informatisée reste stationnaire : les 1904 sites inventoriés sur l'ancien système SIGAL ont été versés sur le système DRACAR. Faute de moyens financiers, il n'y a eu que de nouvelles saisies ponctuelles. La connaissance des sites a cependant été sensiblement augmentée, en raison principalement de prospections aériennes effectuées sur les deux départements. Celles-ci ont été réalisées sur le Bas-Rhin par un membre du service qui a entrepris de collationner les informations récentes (notamment celles de M. Goguey) et sur le Haut-Rhin par l'archéologue départemental. Le service archéologique du Haut-Rhin (seul service de collectivité existant dans la région) a fait de cette prospection un axe prioritaire de sa recherche, avec succès. Les contrôles au sol restent cependant encore faibles.

De nombreux musées (une vingtaine disposent de collections archéologiques) contribuent à la diffusion des recherches, particulièrement ceux de Strasbourg, Colmar et Haguenau. On notera la création, depuis octobre 1989, de la Maison de l'Archéologie de Niederbronn (ancien musée municipal de Niederbronn rénové dans le cadre du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord).

La constitution d'un réseau de dépôts de fouilles, lieux d'étude et de stockage, constitue une priorité pour le service régional. La protection du patrimoine se manifeste par l'acquisition de terrains : une opération est en cours de réalisation à Kembs.

La mise en valeur de sites - le Wasserwald par exemple - a peu évolué, seule la part régionale de crédits prévus pour cette réalisation ayant été affectée.

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Bilan par période

Préhistoire

Les périodes anciennes de la Préhistoire n'ont pas fait l'objet de travaux de recherche récents. Le terrain régional se prête assez peu à ce type de recherche, en raison de variations fluviatiles importantes récentes, et aussi en raison de l'existence du dépôt d'épaisses nappes loessiques (voir les sites classiques d'Achenheim et de Hangenbieten) qui ne permettent pas d'accéder facilement aux gisements les plus anciens.

La période la plus récente (Néolithique et Enéolithique) a bénéficié de circonstances favorables ; intérêt et mobilisation d'actives équipes de bénévoles et surtout grandes fouilles préventives en aire ouverte. Les changements de méthode d'observation ont ainsi permis de poursuivre la riche moisson de données (structures sur des hectares et mobilier très abondant) entreprise ces dernières années à Bischoffsheim, Rosheim, Colmar, Wettolsheim et Sierentz. Un nouveau site vient de livrer à Rosheim une partie d'habitat et un fort intéressant fossé d'enceinte d'époque dite rubanée. Les publications des travaux de terrain sont pour cette période généralement rapides, mais l'accroissement de la masse des données pose le problème de leur exploitation fine et plus globalement celui d'une recherche effectivement programmée.

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Protohistoire

L'Alsace bénéficie d'une solide tradition de recherche protohistorique depuis la fin du XIXème siècle grâce au dynamisme de plusieurs savants (R. Forrer, H. Zumstein, J.- J. Hatt) combinée à une grande richesse en nécropoles tumulaires conservées.

La publication, par C. Schaeffer (1926 et 1930) des fouilles de X.J. Nessel portant sur quelques 500 tumulus (fouillés à la fin du XIXème siècle a permis à F. Holste (1953) sur la base des 460 tombes du Bronze Moyen, d'identifier un groupe de Haguenau au sein de la Civilisation des Tumulus européens (et dont il est l'expression la plus occidentale). Ce groupe de Haguenau du Bronze Moyen continue à servir de référence (travaux de W. Kimmig 1979). Une réétude fine du mobilier a repris et les résultats sont impatiemment attendus.

De même, les tombes riches, voire princières du Hallstatt D, situées en périphérie de la forêt de Haguenau, ont récemment servi à définir l'existence d'une résidence princière (le Hexenberg) pouvant couvrir une partie de l'Alsace du Nord.

Un certain nombre de synthèses régionales ont continué à voir le jour, H. Zumstein pour le Haut-Rhin, J.-J. Hatt pour la chronologie, B. Normand pour l'Âge du Fer (1973), A.-M. Adam pour la région de Strasbourg (1988), ainsi que toute la série de travaux de J.-F. Piningre et S. Plouin.

Le dynamisme de ces recherches se perpétue au travers de deux importantes manifestations récentes. La tenue du colloque international sur le Bronze Moyen (1988) et l'exposition L'Alsace Celtique, 20 ans de recherches (1990) dont le catalogue fait le point sur les récents acquis en protohistoire.

Faire un bilan scientifique est prématuré et ici hors de propos, mais on peut souligner quelques traits marquants de la recherche récente.

Le Bronze Ancien demeure toujours discret et n'apparaît que par de rares témoins (bouton à perforation en V et à Riedwihr, tessons à cordons à Westhouse).

Pour le Bronze Moyen, les fouilles de la nécropole d'Appenwihr et dans une moindre mesure celle d'Obenheim, permettent de pondérer le rayonnement du groupe de Haguenau sur la plaine alsacienne et d'introduire l'impact d'influences württembourgeoises. Le début de 1a période reste par ailleurs difficile à documenter. L'étude des habitats progresse un peu (paléosol à Nordhouse).

Le Bronze Final : c'est essentiellement l'étude du RSFO qui a progressé grâce à des fouilles récentes : Marlenheim, Colmar, Ensisheim, Westhouse ... L'abondance de la documentation céramique permettra d'affiner la chronologie.

Le Haut-Rhin semble à ce moment-là s'originaliser par l'emploi de grandes fosses empierrées. Malheureusement, les plans d'habitation manquent encore totalement : fermes isolées, habitat regroupé, délocalisations cycliques, autant de questions importantes pour lesquelles il n'existe pour l'instant aucune réponse claire. II faut par ailleurs signaler la fouille d'un bassin (Westhouse) qui a permis, pour la première fois, de retrouver un certain nombre de bois conservés dont certaines pièces sont exceptionnelles : échelle, planche à tenon et feuillures, manche de hache, extrémité d'un chevron.

La fin du Bronze Final a également bénéficié d'une augmentation de la documentation : Wolfisheim, Wasselonne, Colmar, Wettolsheim, Nordhouse. Les témoins sont variés: incinérations à nombreux vases (Nordhouse) et fossé d'enceinte (Colmar).

La seule habitation de cette période (BF Illb - Ha C) a été retrouvée à Wolfisheim. Petite habitation de plan légèrement trapézoïdal, elle pourrait être associée à un fossé doublé d'une palissade.

La tradition de recherche dans ce domaine est ancienne dans la région, où elle prend son essor dès la seconde moitié du XIXè siècle (de Ring, Nessel, plus tard Naue). La richesse des ensembles mobiliers de nécropoles a donné naissance à des travaux de référence (pour Haguenau, Schaeffer par ex.). Des mises à jour sont entreprises. On rappellera deux manifestations récentes : la tenue d'un colloque international sur le bronze Moyen (1988) et l'exposition "" L'Alsace celtique, 20 ans de recherches "" (1990) dont le catalogue fait le point sur les connaissances les plus récentes.

Parmi les interventions de l'année, il y a lieu de relever que l'étude de la nécropole de Nordhouse touche à sa fin, livrant des informations de premier ordre sur les rites funéraires hallstattiens (organisation des sépultures multiples, mobilier remarquable) ; le tertre plus méridional de Schlierbach, aux proportions imposantes, n'a livré qu'une seule sépulture.

La question des habitats (sites de plaine comme occupation des hauteurs -hors le site du Hohlandsberg de Wintzenheim) reste ouverte.

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Histoire

La période romaine naguère largement dominante dans le paysage de la recherche régionale apparaît aujourd'hui presque sous-représentée : une seule fouille programmée (Saverne-Usspann) ; enfin des sauvetages, ainsi la série d'interventions de sauvetage menées par un agent du service dans l'aire du vicus antique de Strasbourg-Koenigshoffen ou encore les interventions de Kembs (principia) et d'Illzach.

Le haut Moyen Age reste, proportionnellement, le parent pauvre du bilan de la recherche ; pour cette période de plus d'un demi-millénaire, il y a lieu de relever principalement la découverte de Wasselonne, (où, pour une fois, plus de 100 sépultures d'une nécropole du VIIè siècle ont pu être étudiées) et les données nouvelles obtenues sur les origines de Mulhouse.

Les périodes postérieures au XIIè siècle (beau Moyen Age, Epoque moderne) apparaissent privilégiées dans la recherche régionale : bénéficiant d'un plus grand nombre de fouilles programmées, elles sont représentées aussi dans la plupart des opérations préventives en milieu urbain. Des groupes régionaux de recherche existent particulièrement dans le domaine des châteaux et des mines, dont certains d'assez longue date. Si les acteurs régionaux de la recherche minière (progr. H 3) ont depuis le début des années 80 multiplié les contacts avec les autres archéologues miniers du territoire national et aussi de l'étranger (contacts développés avec l'Allemagne du Sud par ex.), ceux intervenant dans le domaine des châteaux se sont ouverts à l'ensemble du Nord-Est sur la recommandation du C.S.R.A. ; mais là aussi des contacts préexistaient avec des chercheurs du Bade-Wurtemberg ou de Suisse.

Des domaines plus spécifiques ont été étudiés : ainsi des édifices religieux (cas, en 1991, du site de la place de la Réunion à Mulhouse et de celui de l'ancienne abbaye de Munster).

Ces périodes médiévale et moderne bénéficient du plus gros effort et de la plus grosse mobilisation de chercheurs (majoritairement bénévoles). Des études thématiques et typologiques ont été entreprises, notamment dans le cadre d'un groupe régional (groupe d'archéologie médiévale d'Alsace).

La mobilisation déjà ancienne et l'intérêt toujours actuel pour ces périodes ont permis de trouver des moyens pour monter, en 1990 - grâce à l'aide des Musées de la ville de Strasbourg - l'importante exposition "Vivre au Moyen Age" couvrant d'ailleurs aussi le début des Temps Modernes. Un copieux catalogue fait le bilan de 30 ans de recherche. Cette exposition, qui a reçu un bon accueil, a été demandée par des collègues allemands (Musée historique de Spire) qui souhaitent la présenter. Ceci rappelle aussi le rôle de région de contact de l'Alsace.


Résultats scientifiques significatifs - PREHISTOIRE

BAS-RHIN - ROSHEIM : Lotissement "Sainte-Odile"

Le sauvetage programmé du lotissement "Sainte-Odile" s'est déroulé entre janvier et avril 1991. L'étude a porté sur une superficie d'environ 1,5 ha. Des occupations (habitats) du Néolithique ancien (Rubané), du Néolithique récent (Michelsberg et Munzingen) et de l'Âge du Fer (Hallstatt et La Tène) ont pu être identifiées. La plus développée et la plus riche d'enseignements est celle du Néolithique ancien qui a livré, outre un mobilier d'une exceptionnelle richesse daté de l'étape récente du Rubané, un plan de maison et une section d'environ 120 m de long d'un vaste fossé d'enceinte (l'un des 4 connus de France pour le Rubané).

De par la richesse des mobiliers, ce site constitue un document de premier ordre par rapport au débat sur l'existence éventuelle, dès le Néolithique ancien, d'une forme de hiérarchisation des habitats. Le fossé a, quant à lui, déjà fourni d'intéressants renseignements sur les modalités d'aménagement et la fonction de la catégorie de structure à laquelle il appartient.

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BAS-RHIN - LINGOLSHEIM

Les besoins en extraction de matériaux alluvionnaires des Sablières Modernes de Lingolsheim ont permis de fouiller pour la quatrième année le site du Néolithique Grossgartach, ce qui monte à 1,6 ha la superficie totale fouillée jusqu'à présent dans de bonnes conditions.

Sur 1,6 ha, le site Grossgartach occupe 7000 m2, la limite nord du site ayant été atteinte. Les fosses d'extraction et les silos sont implantés sur les veines de loess jaune et suivent très exactement leur répartition, ce qui implique un repérage préalable du sous-sol. Les fosses continuent au-delà de l'emprise de la sablière, vers le sud, en direction d'un chenal actuellement colmaté.

Actuellement, aucune habitation sur poteaux n'est apparue dans un rayon de 300 m autour de la zone des fosses. Les fouilles à venir vont porter sur la recherche des habitations.

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HAUT-RHIN - AMMERTZWILLER : "Schloss", BALSCHWILLER : "Hurbach"

Entamé en 1990, le programme de sondages sur les "ateliers" de façonnage des haches en aphanite du sud de l'Alsace s'est poursuivi en 1991 avec le traitement des sites d'Ammertzwiller "Schloss" et Balschwiller "Hurbach".

Comme l'année précédente, l'objectif était de trouver des éléments de datation permettant de situer dans le temps l'existence d'une activité de production identifiée grâce aux découvertes de surface.

L'étude de ces deux sites a permis, par la découverte de fosses, de consolider l'hypothèse élaborée à partir des découvertes de l'année précédente, de l'existence pour le sud de l'Alsace d'une phase unique de production massive datée de la seconde moitié du Vème millénaire et englobant la fin de la culture de Roessen et une partie au moins de l'horizon post-Roessen.

Un nouveau site sera traité en 1992 dans le cadre de ce programme, qui est couplé avec les travaux que mène Pierre Pétrequin sur le site d'extraction franc-comtoise de Plancher-les-Mines.

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Résultats scientifiques significatifs - HISTOIRE

BAS-RHIN - STRASBOURG-KOENIGSHOFFEN

Les fouilles du "Péridot" et de "La Cour du Roi" ont permis de reconnaître dans la route des Romains le Decumanus Maximus de l'agglomération antique de Strasbourg-Argentorate, dont le faubourg de Koenigshoffen formait la partie occidentale.

Le premier passage public, aménagé au 1er siècle, a été retrouvé sous les recharges successives de gravier, à 3,10 m au-dessous de la route actuelle. On a pu explorer le fossé latéral sud à fond plat, protégé par un système de clayonnage. Un cardo secondaire, aménagé seulement au IIème siècle, a été localisé.

On a observé que les habitations riveraines empiétèrent sur l'agger publicus d'une largeur toujours plus importante, allant de 4 m à l'époque flavienne à 7 m au début du IIIème siècle. A partir du IIème siècle, l'installation de portiques le long des façades facilita encore cette extension.

Les habitations étaient légères, construites à pans-de-bois, parfois couvertes d'un toit de tuiles. Presque toutes étaient équipées d'une cave. A travers l'étude des caves et de l'abondant mobilier recueilli, des observations importantes concernant l'habitat ont pu être réalisées.

Le contexte d'une cave du IIIème siècle permet de l'identifier à celle où fut retrouvé, à la fin du siècle dernier, le remarquable autel gallo-romain dédié par le maître du quartier, vico magister, au Génie du vicus des canabae et de ses habitants.

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BAS-RHIN - WASSELONNE

Le site archéologique est une vaste nécropole mérovingienne du VIIème siècle fouillée à l'occasion de la mise en place du "Parc d'Activités Economiques" de Wasselonne. La campagne de fouilles qui a duré plusieurs mois a permis de dégager un grand nombre de tombes (115 sépultures sur 1,5 ha), de stèles sculptées et d'objets funéraires. Le site comportait également les vestiges de plusieurs périodes d'occupation plus anciennes : Rubané récent (5000 ans av. J.-C.), Michelsberg (3500 ans av. J.-C.) et enfin une occupation de la période de transition Bronze Final/Hallstatt (900 à 700 av. J.-C.).

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HAUT-RHIN - ILLZACH : "Am Weiher"

L'importance du site, connu depuis les années 1970, a été confirmée lors de deux campagnes de sondage menées en 1991 avec extension du site vers l'est et surtout vers le sud où le retour d'un couloir long de 60 m a été rencontré ; celui-ci était comblé d'une couche recelant en relative abondance de la céramique de la fin du IVème-Vème siècle. L'existence de niveaux protohistoriques, de structures du Haut Moyen Age (avec peut-être une nécropole) et d'un fossé du XIIIème siècle a également été attestée.

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HAUT-RHIN - MUNSTER : ancienne abbaye Saint-Grégoire

La présence de vestiges visibles et enfouis de l'abbaye bénédictine Saint-Grégoire, place du Marché, au centre de la ville, a suscité l'inscription du site de l'ancienne abbaye sur l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. L'étude archéologique était destinée à évaluer l'importance et l'état des vestiges enfouis.

A l'emplacement de la nef et des bas-côtés, on a pu retrouver le sol de terrazzo d'une église préromane située sous la place; mais les vestiges les mieux conservés appartiennent à l'agrandissement de l'abbaye, au XVIIème siècle. Les fouilles ont permis de retrouver les bases des piles de la galerie ouest du cloître, les seules qui subsistent in situ, et de constater que la galerie nord du cloître n'avait pas été réalisée.

D'après les relevés de fouilles, on a pu replacer les témoins archéologiques dans leur contexte architectural et restituer !es élévations des bâtiments, ce qui permettra d'intégrer dans le projet de réaménagement du quartier de la place du Marché les vestiges du monastère, dont le rayonnement fut tel qu'il a donné son nom à la ville et à toute la vallée.


Introduction