Arisitum

L'ARCHEOLOGIE EN BOURGOGNE (1991)
BILAN ET RESULTATS

(Côte-d'Or, Niévre, Saône-et-Loire, Yonne)


Source: "Bilan Scientifique 1991", Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne, Service Régional de l'Archéologie, 1992, pages 7 à 16.


Bilan et orientations de la recherche archéologique (de B. BONNAMOUR et Y. PAUTRAT, Conservateurs du Patrimoine)

L'entité administrative bourguignonne se compose de quatre départements, centrés sur le massif granitique du Morvan et tournés vers trois bassins versants contrastés: bassin de la Loire, Bassin de la Seine et bassin Saône-Rhône. Ces trois directions font de la Bourgogne à toutes les époques, un lieu privilégié de contact entre différents domaines géographiques et culturels, et rendent malaisée une vision synthétique globale.

La forte tradition de recherche, issue de ce potentiel varié, et qui avait donné à la Bourgogne nombre de sites phares: Arcy-sur-Cure, Solutré, Chassey, Vix, Alésia... s'est vue notablement modifiée ces dernières années.

Les archéologues bénévoles sont moins nombreux et, dans leurs rangs, le nombre d'interlocuteurs susceptibles d'assumer la responsabilité administrative et scientifique d'une opération se réduit. Cependant un effort continu et de qualité est soutenu par nombre de ces collaborateurs pour la prospection-inventaire.

De plus, en 1991, la mise en place des crédits déconcentrés pour les fouilles programmées a entraîné le versement des subventions 1991 en janvier 1992. Sans crédits au moment du démarrage, certains chantiers n'ont pas fonctionné, d'autres ont eu une activité réduite, la plupart n'ont pu atteindre leur programme qu'au prix d'un endettement inconsidéré de leurs responsables.

Se surimposant aux particularités géographique locales, ces difficultés ont pu entraîner d'importantes disparités: en préhistoire, par exemple, l'activité s'est presque réduite au seul département de l'Yonne.

En milieu rural, le "fossé" entre opérations bien dotées (autoroutes) et interventions à faibles moyens (type gravières) engendre un déséquilibre profond qui affecte la recherche et altère les rapports entre bénévoles et contractuels.

La modification du paysage archéologique comporte cependant des aspects positifs : l'émergence de nouveaux programmes de recherche et le renouveau des grands sites, comme Arcy-sur-Cure, Bibracte, Alésia, Cluny, Saint-Germain d'Auxerre; la part croissante d'archéologues professionnels, du C.N.R.S. (C. Farizy, M. Girard, C. Sapin, P. Méniel...), de l'université (M. Reddé, M. Mangin...) crée des équilibres nouveaux.

Enfin le recours croissant aux archéologues contractuels pour mener des opérations importantes reste soumis aux aléas des moyens financiers et ne fait que masquer temporairement et parfois souligner, le manque de chercheurs déjà évoqué plus haut.

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Bilan par période

Préhistoire

P4-P5: Sites de plein air du Riss et du Würm ancien et Paléolithique supérieur ancien

Les études entreprises par l'équipe paléo-environnement de l'autoroute A5 (séquences stratigraphiques locales, sédimentologie, géologie, etc.) permettent une meilleure appréhension du cadre chronostratigraphique de la moitié Nord du département de l'Yonne.

P4: Sites de plein air du Riss et du Würm ancien

Les installations de plein-air du Riss-Würm ancien font l'objet de plusieurs travaux: extrême fin des recherches sur le site Moustérien de tradition acheuléenne de Molinons (89); poursuite de la fouille de Champlost (89), ralentie par l'absence des crédits de fouille et qui devra, de ce fait, être prolongée d'une année supplémentaire; projet collectif de recherche sur l'alimentation carnée au Paléolithique, dont le but principal est l'élaboration d'une méthode globale d'analyse des faunes chassées.

P8-P7: Grottes ornées paléolithiques et Magdaléniens et groupes contemporains

L'étude exhaustive des peintures pariétales de la Grande Grotte d'Arcy-sur-Cure devrait pouvoir être complétée par la fouille du sol de circulation qui a pu leur être associé.

P10: Mésolithique et processus de néolithisation

Bien que les sondages menés sur le site mésolithique de Saint-Privé (89) n'aient pas détecté de niveau en place, ils ont relancé la problématique de recherche sur ces gisements de plein-air. L'étude de ce site attribuable au Beaugencien s'intègre dans une synthèse sur le Mésolithique de Bourgogne, qui a fait l'objet d'un travail universitaire.

P11: Occupation des grottes et abris au Néolithique

L'occupation des grottes et abris au Néolithique n'a été abordée en 1991 que sous la forme de sauvetages liés à des fouilles clandestines et dont les résultats apparaissent soit complémentaires des travaux antérieurs (Mavilly-Mandelot, 21), soit encore ambigus et partiels (Malain, 21).

P12-P16: Villages et camps néolithiques et Sépultures néolithiques et de l'Age du Cuivre

Si le projet collectif "Des premiers danubiens..." n'a pu produire le rapport de synthèse attendu en raison d'un versement trop tardif des crédits, la poursuite des travaux a débouché sur l'élaboration d'une séquence culturelle régionale et de nouvelles données sur l'architecture domestique et funéraire.

Plusieurs sauvetages ont livré des informations inédites: présence de Roessen à Gisy-les-Nobles (89), remaniements architecturaux dans les maisons néolithiques de Gurgy (89).

P14: Mines et ateliers néolithiques

L'élaboration par l'équipe de l'A5 d'une lithothèque basée sur les études de minières effectuées dans le cadre des sauvetages autoroutiers semble pouvoir être étendue à la fois géographiquement et chronologiquement (Paléolithique) vers un véritable programme d'étude de l'origine des matières premières.

P15-P17: Cultures du Bronze moyen et du Bronze final et Sépultures de l'Age du Bronze

Là encore des sauvetages permettent principalement de documenter ces périodes: matériel abondant du niveau d'habitat de Lacrost (71) riche en fosses de toutes natures, enclos funéraires de Gisy-les-Nobles (89) avec de nombreuses incinérations (R.-S.-F.O.). Les maisons Bronze ancien de Genlis-Izier (21) sont tout à fait exceptionnelles dans ce contexte géographique.

P16 : Sépultures du Néolithique et de l'Age du Cuivre

Malgré la richesse de la Bourgogne en tumulus ce programme s'est beaucoup réduit. Hormis quelques petites opérations, c'est le site de Marcilly-Ogny qui focalise l'intérêt avec son tumulus à inhumations néolithiques, au sein d'une vaste nécropole de tertres et de coffres en voie de destruction par les travaux agricoles.

D'une manière générale, les travaux portant sur la période néolithique dominent largement sur les époques plus anciennes ou plus récentes: pour les premières, le Paléolithique moyen est pour ainsi dire seul représenté, dans les secondes, l'Age du Bronze demeure peu développé et soumis aux vicissitudes des sauvetages ou des découvertes fortuites.

On notera l'absence totale de recherches concernant les programmes P1, P2 et P9, s'expliquant peut-être par le faible nombre de gisements correspondants; mais surtout concernant les programmes P3, P6, P7 et P13 dont la Bourgogne est pourtant potentiellement riche. Il peut s'agir là d'aléas temporaires portant l'attention vers les sites de plein-air (P4) plutôt que vers les gisements en grottes (P3); mais ces désaffections signent aussi une modification du paysage des chercheurs, moins nombreux à travailler sur certaines périodes, voire même inexistants (P6, P7, P13).

Les travaux universitaires soutenus en 1991 contrebalancent cette tendance puisque l'un concerne le Mésolithique en Bourgogne (DEA Besançon, J.-M. Violot) et l'autre une industrie du Paléolithique supérieur, l'Aurignacien de Thèmes à Cézy (89)(maîtrise Besançon, C. Bel).

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Histoire

H1: La ville

Dix opérations, plus une classée en H14 (Beaune). Ce programme pose un problème de définition: il présente une ambiguïté avec H12, pour les agglomérations secondaires de l'époque antique qui sont devenues des villes au Moyen-Age (Dijon, Chalon, Beaune, Mâcon...). S'y rattachent uniquement des opérations de sauvetage, liées aux développements urbains actuels. Ils permettent presque toujours de préciser des aspects mal connus de la vie urbaine, dans sa chronologie (Mâcon, Sens), dans la répartition des activités (atelier de bronzier à Autun, de potier à Mâcon).

La prédominance numérique des opérations qui se sont déroulées à Autun est due à de nombreuses interventions, notamment de diagnostic, effectuées principalement par le service archéologique municipal.

H2: Nécropoles et sépultures

En 1991, 16 opérations ont concerné des nécropoles et des sépultures, dont 2 sondages et 14 sauvetages. Ces derniers sont liés essentiellement à des travaux en milieu urbain, mais aussi à des travaux Monuments Historiques. On notera la prédominance des cimetières du Haut Moyen-Age et du Moyen-Age.

Les informations ne concernent pas seulement les cimetières liés à des centres urbains ou religieux (Auxerre Decize, Chalon, La Charité, Tournus, Dijon): il s'agit également de découvertes en milieu rural (Surgy, Coulanges, Courcelles-Frémoy), souvent liées à des travaux aux abords d'églises (Garchizy, Norges). On remarquera le faible nombre d'opérations sur les nécropoles antiques; les nécropoles protohistoriques ont été abordées sur les tracés A5 et A39. C'est sans doute un des programmes qui subit le plus les aléas des sauvetages.

Il pose cependant un problème de cohérence et nécessiterait sans doute un recentrage, visant à équilibrer les recherches sur toutes les périodes, et à resserrer la problématique, notamment pour les opérations ponctuelles. On remarquera cependant que 7 opérations sont liées également au programme H16, c'est-à-dire à l'étude des édifices religieux, suivant une problématique solide.

H3: Mines et métallurgie

Quatre opérations en 1991. L'étude des mines et de la métallurgie est bien représentée par 3 opérations programmées (MM. Benoit et Mangin). La qualité de la recherche, notamment menée par M. Mangin, donne tout son poids à ce programme dans la région. Il est principalement centré sur un seul département, celui de la Côte d'Or, mais A. Bouthier travaille sur le même sujet dans le Nord-Ouest de la Nièvre.

H4: Carrières et matériaux de construction

Pas d'opération; on notera cependant les recherches menées dans le cadre de l'opération Beuvray, qui portent plus particulièrement sur les matériaux de fabrication des meules.

H5: L'eau comme matière première et source d'énergie

Une opération en 1991; à ce programme se rattachent les travaux réguliers de L. Bonnamour dans la Saône, avec des observations toujours plus nombreuses pour la période médiévale.

H6: Le réseau des communications

Deux opérations, dont celle citée en H5. Aux travaux sur les gués de la Saône s'ajoute une opération ponctuelle, mais prometteuse sur le gué de Bonnard-Bassou (« Bandritum » antique) sur l'Yonne.

H8: Archéologie navale

Une opération en 1991. Ce programme est alimenté par quelques opérations, toujours liées aux recherches en Saône: en 1991, étude d'une pirogue présumée de l'Age du Bronze à Saint-Germain-du-Plain; des relevés ont également pu être effectués sur une épave bien conservée du XIVe siècle

H10: Formes et fonctions des habitats groupés protohistoriques

Trois opérations se rattachent à ce programme: deux sondages menés à Vix, qui ont permis la découverte de statues celtiques, à rattacher au programme H15; mais c'est principalement l'opération du Mont Beuvray qui en constitue le point fort en Bourgogne.

H11: Terroirs, productions et établissement ruraux gallo-romains

Quinze opérations en 1991. Ce programme, traditionnellement bien représenté en Bourgogne, tend à être moins fourni: 2 sondages et 5 sauvetages urgents, auxquels il faut ajouter une fouille programmée (Bazolles), alors que 6 opérations se sont déroulées dans le cadre des sauvetages préliminaires à la construction de l'autoroute A39; ces derniers ont surtout porté sur des aspects jusqu'ici négligés, comme les relations des installations rurales avec leur terroir, en liaison avec le travail de G. Chouquer.

On notera une opération qui nécessitera des compléments et pourrait connaître des développements dans les années qui viennent, à Anizy (habitat rural de qualité, édifice paléochrétien éventuel ?).

H12: Fonctions et typologies des agglomérations secondaires gallo-romaines

Sept opérations de sauvetage en 1991, portant sur des agglomérations d'importance diverse (Chalon, Dijon, Decize, Cosne, Nevers), encore mal cernées pour certaines. Les observations sont parfois trop ponctuelles pour que l'on puisse véritablement élargir la recherche.

On notera cependant une augmentation des connaissances sur des villes qui le méritent amplement (Decize, Nevers, Dijon). Il manque cependant de chercheurs pouvant mener des travaux de longue haleine sur ces agglomérations secondaires, qui sont un des points forts de l'occupation gallo-romaine en Bourgogne.

H13: Les ateliers antiques : organisation et diffusion

Deux opérations et des analyses en 1991. Le programme est essentiellement documenté par les travaux de J.-C. Notet sur l'atelier de potiers de Gueugnon. On notera cependant que Mâcon et Chalon ont livré des éléments d'ateliers céramiques antiques, avec toutefois les limites dans leur appréhension que posent les interventions de sauvetage sur des surfaces peu importantes, tandis qu'un quartier de bronziers assez exceptionnel a été repéré lors d'un diagnostic à Autun ("Lycée Militaire").

A Chamvres ont pu être fouillées des installations de potier, tabletier, et sans doute de métallurgie, établies le long de la voie romaine, et qui se sont succédées pendant toute l'époque romaine.

H14: L'architecture civile et les ouvrages militaires gallo-romains

Avec 5 opérations, ce programme semble assez bien représenté en Bourgogne, en dehors même d'Autun. On notera bien sûr le lancement d'une vaste opération de recherches autour d'Alésia, dirigée par M. Reddé, avec la collaboration d'équipes étrangères de haut niveau, portant sur les travaux du siège de César, en liaison avec le programme de mise en valeur du site (projet de restitution d'une portion des lignes romaines).

A Escolives et à Arleuf ont eu lieu des travaux de nettoyage liés à l'aménagement de ces sites; deux cachettes ont ainsi été trouvées à Arleuf (un millier de flans monétaires vierges, des éléments de char en bronze, ce qui porte déjà à 4 le nombre de cachettes de ce type dans la couche de démolition du théâtre).

A Alésia, des travaux limités ont été menés sur le monument d'Ucuétis, afin de fournir des informations avant les travaux de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques. A Beaune enfin, d'intéressantes observations ont pu être faites sur la construction du rempart antique, au cours d'un sauvetage.

H15: Sanctuaires et lieux de pèlerinage protohistoriques et gallo-romains

Avec 6 opérations, auxquelles s'ajoute celle de Vix (H10), l'étude des sanctuaires et lieux de pèlerinage protohistoriques et gallo-romains est en développement en Bourgogne. Une seule fouille programmée y figure (Vertault), avec les résultats spectaculaires que l'on connaît, mais d'autres chantiers, menés par des équipes de qualité, donnent des résultats parfois assez exceptionnels (Menestreau, Ancey). Quant à la découverte de deux statues celtiques à Vix, elle milite en faveur d'une reprise des recherches.

H16: Edifices religieux et établissements religieux depuis la fin de l'antiquité

Avec 14 opérations, la recherche sur les édifices et établissements religieux est le point fort de la recherche pour la période médiévale en Bourgogne. L'activité de C. Sapin, CNRS (fouille programmée à Mâcon, terminée en 1991, fouille programmée à Saint-Germain d'Auxerre), et de son équipe (sondage au baptistère de Nevers, sauvetage programmé dans le choeur de Saint-Lazare à Autun) donne tout son poids à ce programme, s'y rattachent également les travaux menés à Cluny, (essentiellement préliminaires aux aménagements de l'Architecte en Chef) pour lesquels interviennent, en tant que conseillers scientifiques, C. Sapin et J.-F. Reynaud (Université de Lyon). On regrettera cependant qu'aucune équipe n'ait pu s'investir de la même façon sur le prieuré de La-Charité-sur-Loire.

H17: Naissance, évolution et fonction du château médiéval

A ce programme se rattachent 7 opérations, dont 2 fouilles programmées importantes. La Côte-d'Or est de loin la mieux représentée, tandis que la Nièvre bénéficie d'une prospection (thématique en 1992) sur les sites médiévaux d'habitats seigneuriaux fortifiés.

H18 : Villages et terroirs médiévaux et post-médiévaux

Les 7 opérations qui documentent ce programme sont d'importance très inégale: on remarquera la fouille programmée du Verger à Saint Romain, opération de longue haleine, et le sauvetage avant travaux autoroutiers (A39) d'un village du Haut Moyen-Age à Genlis. Mais on note qu'à part le programme de S. Grappin à Saint-Romain, qui dure depuis de nombreuses années, et les travaux de D. Perrugot à Malay-le-Grand dans l'Yonne, le programme n'a pas trouvé l'ampleur qu'on aurait pu en attendre dans la région, après les travaux de J.-M. Pesez et P. Beck.

H19: Les ateliers médiévaux et modernes, l'archéologie industrielle

La recherche sur les ateliers médiévaux et modernes est représentée par 6 opérations, dont 2 sauvetages (avant travaux autoroutiers) portant sur des tuileries modernes, les premières étudiées en Bourgogne. Les faïenceries restent à l'honneur (fouille programmée à Nevers, sauvetage à Ancy-le-Franc). On remarquera le lancement en 1991 d'un programme collectif de recherche sur la céramique médiévale en Bourgogne, dont on espère qu'il aidera à traiter le stock toujours croissant de céramiques recueillies, ne serait-ce que sur la trentaine d'opérations relevant annuellement de la période médiévale.

Pour les périodes historiques, presque tous les programmes de recherche sont documentés par des opérations de terrain en Bourgogne, sauf H4, H7 et H9. Ils le sont évidemment à des niveaux différents: il y a finalement peu d'opérations programmées ou de longue haleine (aucune en H1, H2), par rapport au nombre très important des sauvetages.

Certains programmes, nous l'avons vu, bénéficient de la dynamique insufflée par des chercheurs de qualité: c'est le cas de H3, H14, H15, H16, H17. D'autres demandent à s'affirmer, comme H19.

D'autres enfin nécessitent un resserrement des problématiques, pour lutter contre un certain émiettement des interventions et des résultats: H2, H11, H12 (pour lequel cependant il faut noter que les chercheurs de Côte-d'Or préparent un bilan, avec le soutien actif de M. Mangin).

Quelques points ou problèmes méritent d'être soulignés:

Plus conjoncturels, ou liés aux hommes, sont les problèmes de répartition géographique des recherches par programme: dans l'Yonne, l'époque gallo-romaine est peu représentée, sauf par des sauvetages en milieu urbain à Sens et Auxerre (ce qui est nouveau pour cette dernière ville); il en est de même pour la protohistoire. En Saône et Loire. les périodes médiévales et post-médiévales, en dehors des centres et édifices religieux, sont totalement délaissées. La Côte-d'Or, avec 8 fouilles programmées et une prospection thématique, reste le terrain privilégié de la recherche, avec des sites prestigieux (Vix, Alésia), une future autoroute (12 opérations en 1991), et des territoires où sont implantées des équipes stables, bénévoles pour la plupart (Mâlain, Saint-Romain, prospections de M. Mangin, équipe autour de Vertault).

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Prospection et Inventaire

La Bourgogne bénéficie de l'activité continue et de qualité de nombreux prospecteurs, avec en particulier 6 prospecteurs aériens. En 1991, ces opérations ont fourni un lot important de sites nouveaux, tant au sol que par photographie aérienne.

Dans l'Yonne, l'équipe de J.-C. Liger a effectué un gros travail de collationnement des archives et des données bibliographique sur la zone d'Arcy-sur-Cure et Saint-Moré, dont l'exploitation a servi à l'établissement du dossier de demande de protection des grottes préhistoriques d'Arcy. J.P. Delor continue son remarquable travail d'inventaire communal; grâce à des conditions climatiques rares, les observations ont pu être complétées sur de nombreux sites.

Des ensembles gallo-romains nouveaux de taille exceptionnelle (villas) ont été repérés. En liaison avec un prospecteur local, le point a été fait sur la présence probable d'une agglomération secondaire sur la commune de Cravant.

En Côte-d'Or essentiellement, R. Goguey a obtenu d'excellents résultats (nouveaux sites fossoyés). La poursuite de ses vols sur les grands sites a également porté ses fruits: compléments d'information à Argilly, Autun, et mise en évidence à Lux (21) d'installations antérieures au site portuaire d'époque romaine. L'intensification des vols sur le site d'Alésia, en relation avec le programme de recherche lancé par M. Reddé, s'est également révélée fructueuse.

En Saône-et-Loire, F. Cognot, M. Maerten et R. Niaux ont commencé à conjuguer leurs efforts et envisagent dès 1992 des sondages de vérification. Le travail entrepris par J. Duriaud dans la région de Tournus permet de formaliser des informations qui jusqu'ici parvenaient de façon épisodique et fragmentaire.

Les prospecteurs nivernais ont également largement contribué à la poursuite de l'inventaire dans des zones difficiles (Nord-Est du département, R. Adam) ou mal connues (centre du département). On notera les progrès intéressants faits par A. Magdelaine (diachronie, formalisation des résultats, travail en commun avec une archéologue de terrain confirmée). Leurs travaux sont presque immédiatement repris dans le cadre d'un inventaire informatisé (DRACAR + Macintosh), financé à parts égales par l'Etat et le département, travail qui emploie à plein temps une contractuelle.

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Publications

La sortie de la publication du dépôt de Blanot est imminente, et l'étude préparatoire à la publication de la fouille du camp de Chassey se poursuit grâce à un détachement au C.N.R.S. de son responsable, J.P. Thevenot. La rédaction des manuscrits concernant la nécropole de la Citadelle à Chalon (71) et l'armée romaine en Bourgogne (fouille du camp légionnaire de Mirebeau) progresse; ils devraient être prêts fin 1992. Une aide à la préparation de publication a été accordée à L. Roussel pour Malain (H12) qui devrait également déboucher sur un manuscrit en 1992.

La préparation des deux premiers volumes (Paléolithique et Protohistoire) concernant l'opération archéologique autoroute A5 s'achève. Les opérations de sauvetage qui ont eu lieu sur le tracé de l'autoroute A39 ont donné lieu à des communications à la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or, et devraient faire l'objet d'articles dans les Mémoires annuelles de la Commission. Au comité de lecture de la Revue Archéologique de l'Est ont été soumis ou vont l'être des textes pour les opérations A39 suivantes: Genlis, La Borde (I. Cattedu); Genlis, Clos du Varin (F. Conche); Genlis-Izier, Le Joannot (H. Dartevelle); Soirans-Fouffrans, La Tuilerie (F. Charlier).

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Colloque

Du 25 au 27 octobre 1991 s'est tenu à Dijon le 18eme Colloque interrégional sur le Néolithique. Cette manifestation a réuni plus de deux cents chercheurs, français et étrangers, autour du thème: "La Bourgogne, carrefour ou frontière ?". La réalisation d'une excursion itinérante sur les gisements néolithiques depuis la Bassée et le Sénonais jusqu'à Dijon, et de deux expositions complémentaires (Passy et Dijon) a donné lieu à la rédaction de trois fascicules qui présentent un bilan des recherches récentes en Bourgogne.

Le Colloque a amené les néolithiciens bourguignons à une fructueuse réflexion de synthèse sur leurs découvertes récentes et sur l'avenir de leurs recherches, laquelle trouvera sa place dans les Actes du Colloque en cours de préparation.

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Travaux Universitaires

Il convient de noter la création pour l'année universitaire 1991/92 d'un D.E.S.S. "Méthodes scientifiques et techniques de l'archéologie", à l'initiative de l'Institut des Sciences de la Terre de l'Université de Bourgogne. Cet enseignement comporte une large participation des intervenants locaux (Université, C.N.R.S., S.R.A., laboratoires). Le nombre d'étudiants est volontairement réduit (12), et le souhait des créateurs de cette nouvelle filière est de leur permettre un débouché professionnel rapide.

A l'Université de Bourgogne ont été soutenues deux maîtrises: "Etude de la céramique hallstattienne de Bragny-sur-Saône dans la stratigraphie", par R. Labeaune, "Les cultes gallo-romains de la région de Dijon (sources épigraphiques et figurées)" par B. Blandin, et une thèse: "Les céramiques fines gallo-romaines d'Alésia et d'Autun à travers les fouilles récentes" par F. Creuzenet.

A Besançon ont été soutenus une maîtrise: "Etude de l'industrie aurignacienne de Thèmes à Cezy (89)" par C. Bel, et trois D.E.A.: "Le mésolithique en Bourgogne. armatures, sites et cultures", par J.-M. Violot, "Recherches archéologiques et historiques sur la métallurgie en Clunysois" par O. Caillaud et "La transition Hallstatt-La Tène en Bourgogne" par B. Chaume.

Les travaux universitaires de qualité restent trop peu nombreux en raison de la vocation Histoire de l'art de la section Archéologie de l'Université de Bourgogne, et de la rivalité traditionnelle entre Universités de Dijon et Besançon.

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Perspectives pour 1992 (de Claude MORDANT, Conservateur Régional)

1991 a marqué une étape importante pour le Service Régional de l'Archéologie de Bourgogne: réunification des deux circonscriptions préhistorique et historique, déménagement dans de nouveaux locaux. Ceci entraîne une restructuration totale du service: organigramme du personnel, reprise des fichiers et de la documentation, réaménagement des bureaux et renforcement du travail en équipe. Tout cela supposera une mobilisation importante des personnels pour assurer cette évolution en même temps qu'un travail croissant à l'intérieur du service. Un renforcement des effectifs est indispensable à court terme tant en préhistoire (remplacement de Jean Dorion, décédé en 1991) qu'en archéologie urbaine pour sauvegarder la crédibilité du service (validation des diagnostics, montage des dossiers). L'arrivée tardive du conservateur régional de l'archéologie représente aussi un handicap pour un renouveau important de la programmation en 1992.

Fouilles programmées et prospections thématiques

1992 s'inscrit dans la continuité des années précédentes. Peu de nouveaux programmes mais une tendance au renforcement du programme sur les sanctuaires gallo- romains. Les grands chantiers : BEUVRAY, ALESIA, AUXERRE "Saint-Germain", CLUNY sont maintenant bien lancés. A terme il sera nécessaire de renforcer les programmes en pré-protohistoire (mais des sauvetages nombreux se développent sur ces périodes), de privilégier les synthèses sur les thèmes traités depuis de nombreuses années: agglomérations secondaires, sanctuaires, métallurgie. Ce sont ces opérations programmées qui peuvent favoriser l'émergence de jeunes spécialistes dont la région a un besoin urgent compte-tenu de son activité et de la richesse de son patrimoine archéologique.

Sauvetages

Ici, les enjeux pour 1992 sont très importants: l'autoroute A5 arrive à son terme en juin et il s'impose à tous de produire les rapports et documents de synthèse que la communauté scientifique attend d'une telle opération. Des thèses importantes émergent après ces trois années de terrain: les gisements de plein-air du Paléolithique moyen et supérieur, les minières de silex néolithiques, les nécropoles et habitats protohistoriques, la paléométallurgie du fer, le paléoenvironnement dans le Sud-Est du Bassin parisien. Une programmation des publications est lancée dans la série des Documents d'Archéologie Française. Les travaux sur l'autoroute A39 (Dijon-Dôle) se termineront aussi en 1992; la publication des sauvetages 1991 est bien engagée dans la Revue Archéologique de l'Est: village du haut Moyen-Age, habitats et nécropoles de Genlis-Izier.

Le dossier le plus difficile sera sans conteste celui des gravières de l'Yonne; les destructions s'amplifient sans qu'une équipe stable puisse contrôler les sauvetages, à l'instar de ce qui se passe en Ile-de-France (Bassée) ou en Picardie (Oise, Aisne). Il est prioritaire de mettre en place un programme d'intervention coordonné de la vallée et de fixer les spécialistes nécessaires. Cela suppose la mise en place de moyens importants grâce à des financements croisés: Etat, collectivités locales, entreprises d'extraction de granulats. La vallée de l'Yonne représente l'une des régions d'Europe dont la richesse archéologique pour les périodes pré et protohistoriques est la mieux établie grâce à l'activité ininterrompue des archéologues et des prospecteurs depuis 50 ans. Il convient de réagir à l'heure où les gravières condamnent inéluctablement ce patrimoine.

Carte archéologique régionale

La mise en place de fichiers informatiques d'inventaire archéologique est ancienne en Bourgogne: plus de 15.000 sites illustrent cette activité suivie depuis de nombreuses années. Dans la perspective d'un développement national de la carte archéologique, il conviendra de résorber le retard pris dans la saisie des sites sous norme DRACAR, mais aussi de reprendre la masse considérable d'informations issue des campagnes de prospection-inventaire et de prospection aérienne, qui est aussi un point fort de la Bourgogne, tant dans l'Yonne qu'en Côte-d'Or et maintenant dans la Nièvre. La mise en place de crédits spécifiques "carte archéologique" devrait doper le programme régional et favoriser, en parallèle, les synthèses spatiales au plan micro-régional.

Promotion de la recherche

Ce volet de la programmation devra être fortement stimulé pour les années à venir. Pour 1992, une table ronde sur les Burgondes est lancée à l'automne; elle sera coordonnée par Monsieur H. Gaillard de Semainville et le Service Régional de l'Archéologie. Une synthèse régionale sur le Paléolithique bourguignon devrait elle aussi être proposée; elle permettrait de dégager les idées forces nécessaires à la relance de programmes.

Les Actes du Colloque Interrégional sur le Néolithique de Dijon sont en préparation; une publication régionale en coédition est prévue. Un effort particulier devra, enfin, être consenti pour assurer la sortie des premiers ouvrages A5.

Cette volonté durable de publication de synthèse et de présentation des résultats s'impose pour plusieurs années; les documents existent, de jeunes chercheurs doivent être lancés sur ces travaux pour recenser les données et faire le point. Cela supposera une bonne concertation avec l'Université, les musées, les revues locales, régionales et nationales. Terre de communication et de rencontres, la Bourgogne doit s'ouvrir résolument et accueillir les chercheurs que ses sites prestigieux méritent.


Résultats scientifiques significatifs (de B. BONNAMOUR et Y. PAUTRAT, Conservateurs du Patrimoine)

Les peintures préhistoriques repérées en 1990 dans la Grande Grotte d'Arcy-sur-Cure (89) ont fait l'objet d'une première phase d'étude: recherche systématique des traces d'ocre et relevés. Les figurations semblent s'ordonner géographiquement dans l'espace de la grotte: apparition d'abord de ponctuations et tirets, puis, plus loin, diversification des sujets avec les mains négatives et les représentations animales. On recense maintenant un cheval (partiel), un rhinocéros, un bison, six mammouths, deux cervidés et un bouquetin, dont le style, en première analyse, s'apparente au style III de Leroi-Gourhan. Des sondages réduits ont révélé, sous le plancher stalagmitique qui forme le sol actuel de la grotte, un dépôt argilo-calcaire microlité qui surmonte dans l'un, un sol brun parsemé de déchets d'activités humaines (faune brûlée, particules d'ocre ou de charbon), et dans l'autre, une zone de combustion (foyer d'éclairage ?) et les mêmes déchets. La conservation d'un sol de circulation semble donc confirmée, renforçant l'intérêt scientifique de cet ensemble pariétal déjà exceptionnel en France septentrionale.

Les sondages réalisés sur le gisement mésolithique des "Quatre Arpents" à Saint-Privé (89) n'ont pas montré de couche archéologique caractérisée. Ils ont cependant permis de reprendre l'étude détaillée du matériel montrant son appartenance au Beaugencien et la longue durée d'occupation du site (Préboréal au début de l'Atlantique).

A Gisy-les-Nobles (89), plusieurs céramiques de type Roessen s'associent à un matériel Cerny dans des nappes de vestiges subsistant au sein d'un ensemble funéraire de la fin de l'Age du Bronze (enclos et incinérations périphériques). Dans le second habitat danubien des "Plantes-du-Mont" à Gurgy (89), l'un des bâtiments montre une nette reconstruction sur le même emplacement, marquée par le décalage des rangs de trous de poteaux. Ces maisons, dont certaines comportent un silo dans la pièce arrière sont attribuées à un "proto-Cerny" caractérisé par des poteries de type Augy-Sainte-Pallaye.

Sur le tracé de l'autoroute A39 ont été dégagées, à Genlis et Izier (21), plusieurs grandes maisons à abside de type nordique datées du Bronze ancien. Ce sont les plus méridionales connues à ce jour en France. La fouille de l'habitat du Bronze final de Lacrost (71) a révélé un ensemble de trous de poteaux, de silos ou emplacements de vases silos postérieurement arrachés. Le matériel, très abondant, devrait permettre une meilleure compréhension de la transition Bronze/Hallstatt en Bourgogne du Sud.

Le programme de caractérisation des matières premières, initié sur l'autoroute A5, à partir des recherches sur les minières de silex est opérationnel sur une partie du département de l'Yonne; il devrait être prochainement étendu géographiquement et chronologiquement en incluant de nouveaux ensembles lithiques (Champlost).

Les sondages dans l'environnement immédiat du Mont Lassois (21) ont de nouveau montré, s'il en était besoin, l'intérêt de cette zone pour les Ages du Fer: ont été éclaircis quelques points discutés de l'extension de la fortification du Mont Lassois; une vérification sur un enclos quadrangulaire de plus de 20m de côté, sondé par R. Joffroy à la fin des années 60, à Vix (21), a livré, dans la partie supérieure du remplissage des fossés, à l'entrée de l'enclos, deux fragments de sculptures d'époque celtique tout à fait exceptionnelles: guerrier assis, épée au côté, jambes repliées, tenant un bouclier devant lui; divinité assise avec torque à tampons. L'intérieur de l'enclos présente en revanche des structures d'habitat (silo) dont la datation reste à préciser.

Les vols réguliers de R. Goguey sur le site du siège d'Alésia (21) sont couronnés de succès depuis 1990: après les « cippi » et les tours, c'est la morphologie de certains camps de hauteur qui se précise. Enfin, les premiers travaux menés par les équipes françaises et étrangères, sous la direction de M. Reddé, dans la Plaine des Laumes, ont permis notamment des découvertes intéressant la chronologie relative entre différents travaux de César (circonvallation et camp I).

Le renouveau des recherches sur les sanctuaires de la fin de l'Age du Fer et de l'époque gallo-romaine est particulièrement bien marqué en Bourgogne: le sanctuaire de Vertault (21) a livré de nouvelles informations sur son environnement proche; celui de Menestreau (58) a permis de récolter un nombre impressionnant de fragments sculptés provenant d'un ensemble statuaire monumental. A Ancey (21) ont été dégagés les premières structures qui appartiennent sans doute à l'« area de Sucellus » mentionnée dans l'inscription récemment découverte. A Beire-le-Chatel (21), un diagnostic a constaté l'arasement de cet important sanctuaire proche de Dijon, qui a livré au XIXe siècle un mobilier sculpté remarquable.

A Autun (71), un sauvetage préliminaire à la construction d'un gymnase a mis en évidence, intra muros et à proximité du rempart antique, une zone occupée dès le Ier siècle ap. J.-C. par un petit atelier de bronzier, auquel succèdent un atelier de tabletier bien documenté, puis une habitation aisée. L'abandon brutal des lieux à la fin du IIIe siècle n'est suivi d'aucune réoccupation, contrairement aux quartiers plus centraux d'Augustodunum.

Des travaux touchant d'autres agglomérations antiques ont apporté des informations remarquables: à Beaune (21), où le mode de construction du rempart du castrum a été étudié, ainsi que son articulation avec des structures du Haut Moyen-Age. A Mâcon (71), des niveaux du Ier siècle ap. J.-C., avec production de céramique commune, en association avec des gobelets d'Aco, ont été dégagés lors d'un sauvetage proche de l'emplacement présumé du forum antique, ainsi que de luxueuses constructions (enduits peints) actuellement très profondes. La succession des occupations connaît un hiatus au IIIe siècle, qui témoigne des vicissitudes de l'histoire de Matisco. A Chamvres (89), une intéressante série d'occupations artisanales (potier, tablettier, métallurgiste), datant du Haut et du Bas Empire, existe le long de la voie romaine. Un nettoyage aux abords du mur du théâtre des Bardiaux à Arleuf (58) a découvert deux nouvelles cachettes gallo-romaines dans la couche de démolition du mur, l'une constituée d'un millier de flans monétaires vierges, l'autre d'éléments de char en bronze massif.

Un sauvetage a révélé, à Mâcon (71), des niveaux du Ve siècle bien documentés (monnaies, céramiques). Sur le tracé de l'autoroute A39, un habitat rural mérovingien a été fouillé à Genlis (21), où la juxtaposition d'unités domestiques comprenant greniers sur pieux, silos, bâtiments excavés ou non, forme un village du VIIe au début du VIIIe siècle Les travaux sur la basilique Sainte-Reine à Alise-Sainte-Reine (21) ont amené la découverte d'une sépulture du Haut Moyen-Age, comportant un calice et une patène en plomb mêlé d'étain.

Pour l'époque médiévale, on notera les résultats des recherches de L. Bonnamour en Saône (71): ses travaux ont porté sur une pêcherie, probablement combinée à un moulin sur bateaux. Des observations précieuses ont été faites sur une épave du XIVe siècle bien conservée, lors d'une opération spectaculaire de dégagement, extraction pour une heure, puis réenfouissement. Le vaste programme engagé sur l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre (89) comprend des travaux d'accompagnement: une reconnaissance préliminaire à l'assainissement des cryptes a mis au jour à l'extérieur de l'église, des vestiges d'une chapelle préromane décorée de peintures.


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