Arisitum

L'ARCHEOLOGIE DANS LE CENTRE (1994)
BILAN ET RESULTATS

(Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret)


Source: "Bilan Scientifique 1994", Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre, Service Régional de l'Archéologie, 1994, pages 11 à 20.


Bilan et orientations de la recherche archéologique (de Solange LAUZANNE)

L'activité du Service régional en 1994 a été perturbée par une baisse des effectifs et la lenteur des remplacements.

Vingt et une opérations programmées ont eu lieu en 1994. Pour la plupart il s'agit de la poursuite d'interventions anciennes mais aussi du développement de nouveaux projets. Ainsi un Projet Collectif interrégional de Recherches intitulé "Cartographie des anciens parcellaires de la France" regroupe une quinzaine de chercheurs d'horizons divers. Un colloque aura lieu à Orléans en 1996 sur le méme thème. Un autre projet collectif de recherche "les agglomérations secondaires antiques en région Centre", vise à établir une documentation fiable sur ces agglomérations estimées à une centaine en région Centre. Le premier volume de leur publication pourrait paraître en 1995.

Le nouveau projet collectif de Saint-Marcel-Argentomagus est centré désormais sur les matériaux et d'abord sur l'approvisionnement en pierre. Perspective confortée encore par la découverte à l'occasion de travaux d'aménagement routier, près de Saint-Marcel d'une des carrières d'Argentomagus. Enfin, l'enquête sur "Les mines et ateliers de silex néolithiques en region Centre" s'est également poursuivie en 1994.

La création de nouveaux projets reste subordonnée aux moyens mis en oeuvre, d'avis général beaucoup trop faibles pour les opérations programmées, et la présence d'équipes de chercheurs beaucoup trop rares.

Sous l'impulsion de l'équipe CNRS "Archéologie et territoires", les négociations menées avec la Région Centre pour la conclusion d'un contrat de recherches, formation et animation sur trois années devraient aboutir. Le service régional a encouragé les chercheurs à développer des propositions. L'ouverture à la recherche en préhistoire, devrait enfin s'effectuer. Il n'est guère douteux que ces moyens vont favoriser la recherche régionale, il faut s'en réjouir.

Un autre contrat est en discussion avec la région Centre sur la base d'une proposition commune aux services de l'Archéologie, de l'Inventaire et de l'Ethnologie. Un aboutissement est attendu pour 1995.

Quatre sites majeurs ont été retenus au contrat de plan Etat-Région : Sceaux-du-Gatinais (Loiret), Drevant (Cher), Saint-Marcel (Indre) et Le Grand-Pressigny (Indre-et-Loire), pour huit millions par partenaire. Il s'agit là d'un apport important à la recherche régionale. A Drevant, le travail est en cours pour détourner la rue qui passe partiellement sur la scène du théâtre, réaliser la fouille correspondante et constituer des réserves archéologiques par l'achat de parcelles. Le site voisin de La Groutte (Néolithique et Age du fer) doit faire l'objet également d'achats et d'études.

Si à Sceaux-du-Gatinais, les projets ont une plus grande difficulté à émerger en particulier faute d'une équipe scientifique, à Saint-Marcel, site déjà inscrit au contrat de plan précédent, les projets ne manquent pas sous la houlette d'un comité de pilotage qui réunit l'ensemble des partenaires. Enfin, 1994 aura été l'année d'un nouveau démarrage du site du Grand-Pressigny dont on rappelle qu'il connait des travaux depuis de très nombreuses années mais pour lequel la création d'un comité de pilotage vient donner une impulsion nouvelle. Les efforts conjugués des divers services patrimoniaux et du Conseiller aux musées de la Direction régionale permettent la conduite d'une étude en 1995 pour la réalisation d'un grand musée moderne incluant en particulier un centre archéologique. Le développement d'un programme de recherches plus complet que celui existant aujourd'hui et en particulier attaché aux sites du néolithique qui font la renommée du lieu est également prévu.

L'inventaire des sites s'est poursuivi selon l'orientation choisie précédemment: fiabilité d'une documentation constituée de façon homogène sur la région et vérifiée autant que faire se peut sur le terrain. Les travaux pour l'inventaire ont bénéficié cette année du concours de deux agents en Indre-et-Loire, un dans l'Indre et deux personnes au sein du Service. Le pré-inventaire du canton de Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire) a été achevé, celui de Descartes (Indre-et-Loire) commençé. Le travail sur le canton de Buzançais (Indre) s'est poursuivi. Les opérations dans l'Indre-et-Loire et l'Indre sont pour une part finançées par les Conseils généraux. La convention avec le Cher n'a pu être signée encore mais le sera en 1995.

Comme en 1993, une étude destinée à recenser, cartographier et estimer le potentiel archéologique des cavités du sud-ouest de l'Indre dans les coteaux calcaires bordant les vallées de la Creuse et de l'Anglin a pu être conduite. Des travaux cartographiques mettant en oeuvre le logiciel SCALA ont été effectués à diverses reprises (schéma départemental des carrières, étude de l'autoroute A160, cartographie des résultats de prospections etc.).

La méthode de vérification sur le terrain mise en oeuvre par le Service a le mérite de la fiabilité mais l'inconvénient d'une relative lenteur subordonnée aux moyens mis en oeuvre. L'exploitation des résultats est encore bien en dessous des possibilités tant au plan de la gestion, où en particulier la cartographie est très insuffisante, qu'au plan de la recherche où ils constituent une base de données trop peu exploitée et pourtant à disposition des chercheurs.

Selon une tradition régionale ancienne une réunion a rassemblé certains des prospecteurs, essentiellement bénévoles, dans le souci d'un bilan des méthodes et travaux. Elle s'est inscrite dans le cadre des séminaires développés par le Service régional en concertation avec l'Université de Tours et le CNRS.

Les opérations préventives ont été un peu moins nombreuses cette année que l'année précédente. L'insuffisance du personnel participe de cette situation et s'il est bien clair qu'il y a toujours une réelle difficulté à assurer une présence dans l'ensemble de la région dans des termes identiques, la situation n'en a été que plus difficile cette année. Les dossiers d'ouvertures ou d'extension de carrières n'ont pas manqué d'apporter leur lot de difficultés quelquefois en relation avec des sites particulièrement importants comme par exemple, à Saumeray (Eure-et-Loir), Contres (Loir-et-Cher) ou Baccon (Loiret).

La région Centre, comme ailleurs, n'est pas à l'abri des problèmes liés à la gestion des dossiers de carrières dont on sait l'impact destructeur sur le patrimoine archéologique. Si les questions générales de l'archéologie préventive se retrouvent ici, c'est avec plus d'acuité quand il s'agit de petites entreprises incapables de supporter le coût de l'archéologie même avec les subventions de l'Etat. La dispersion de la profession en de nombreuses entreprises, malgré des regroupements spectaculaires, compliquent les recherches de solutions collectives.

Seules des équipes stables dotées de moyens suffisants peuvent réaliser de véritables travaux de prévention dans l'intérêt à la fois des carriers et des archéologues. A l'exemple d'autres régions, il faut chercher l'appui nécessaire auprès des collectivités territoriales en particulier pour la définition d'une véritable politique de prévention donc les meilleures conditions de réalisation de l'évaluation.

Les tracés d'autoroutes sont sources de multiples travaux archéologiques et leur mise en place lourde. Contrairement à ce qui était programmé l'année précédente et malgré les efforts du Service régional, les travaux de prospection sur le tracé de l'autoroute A67 (Dordives-Cosnes-sur-Loire) dans l'est du Loiret, n'ont pu être commencés en 1994. L'inquiétude est grandissante quant au temps, eu égard aux délais de réalisation, qui pourront être consacrés à cette entreprise qui couvre 93km.

Toujours dans le Loiret, la bande des 1000m de l'A160 de Montargis à Orléans a donné lieu à une première approche des sites au travers des données du Service sans aucun travaux de terrain encore à ce stade.

Si le projet de l'A 28 entre Tours et le Mans n'a guère progressé, au moins pour le tronçon en région Centre, la réalisation de l'A 85 entre Angers et Tours (dont le dossier pour la partie concédée à Cofiroute est piloté par le service régional de l'Archéologie des Pays de la Loire) va atteindre désormais la région. En 1995 sera étudiée en particulier la zone de Langeais (Indre-et-Loire).

Seule la mise en conformité autoroutière de la RN 20 dans l'Indre autour et au sud de Chateauroux a donné lieu à des interventions de terrain: diagnostic d'abord puis fouilles de deux sites essentiels. A Déols, la découverte la plus spectaculaire est une enceinte à fossés interrompus fouillée sur plus de 100m avec présence d'un talus interne sans palissade. A Tendu, c'est une carrière gallo-romaine tardive et du Haut Moyen-Age avec canal d'accès direct à la rivière et présence d'un élément de machinerie en bois, pièce exceptionnelle, très bien conservée qui a été découverte.

L'archéologie urbaine a été en 1994 celle des agglomérations secondaires de l'antiquité ou du Moyen Age. Ces petites villes d'alors de tailles variables aujourd'hui, doivent faire l'objet d'attentions particulières. Après l'explosion de l'archéologie des chefs-lieux de cités, c'est dans les villes plus modestes que se trouve la clé de problèmes importants.

A Drevant (Cher) c'est un quartier d'habitations qui a été fouillé là où on ne connaissait aucun habitat. Une fouille à Issoudun (Indre) a montré l'origine antique et peut-être de l'Age du fer de l'agglomération et des travaux se sont développés au Blanc (Indre), Vendoeuvres (Indre), Pithiviers (Loiret), Blois (Loir-et-Cher) mais aussi Saint-Florent-sur-Cher (Cher) pour ne citer que quelques exemples. Ce qui ne signifie pas que les chef-lieux de cités ne réservent plus de surprises. A Tours, la fouille des abords de la cathédrale a enfin pu commencer. Les premiers résultats incitent à la modestie quant aux évaluations préalables par approches documentaires successives sans véritable diagnostic: contrairement aux hypothèses de départ, on constate en effet la destruction d'une grande part de la stratigraphie des niveaux supérieurs. Et les travaux se sont poursuivis à Orléans, Bourges, Chartres également.

Les relations avec les collectivités territoriales se sont développées dans le cadre de travaux dans les villes en particulier à Orléans ou un avenant à la convention cadre pour le traitement archéologique préventif de l'îlot Nazareth a été signé. Une convention générale de fonctionnement clarifiant les relations avec le service d'Archéologie du Conseil Général du Cher a été débattue au long de l'année et sera signée au début de 1995. Des avenants permettront de régler les points particuliers et précisément très rapidement celui de l'inventaire des sites du département pour lequel une collaboration va débuter.

Nous l'avons vu, une convention pour l'inventaire archéologique du département d'Indre-et-Loire sera signée dès le début de 1995 après les négociations de cette année avec le Conseil Général et après les premiers travaux réalisés dans le cadre d'une convention de développement culturel. La conjonction des efforts de l'Etat et du Conseil Général favorisera un développement plus rapide des travaux.

La seconde phase de la convention de développement culturel signée avec la ville de Chartres a permis de poursuivre l'aide à la mise en place de la Maison de l'Archéologie, passage obligé désormais de l'archéologie chartraine. Le relais devra être pris par la collectivité pour le renforcement de cette structure dont les travaux touchent également l'animation en particulier en milieu scolaire.

Le Conseil général de l'Indre soutient la recherche archéologique depuis de nombreuses années déjà. Ce soutien est manifeste dans la recherche programmée et préventive, un effort a été réalisé cette année en direction de l'inventaire archéologique.

La question des dépôts archéologiques a progressé, marquée en particulier par l'achat par l'Etat de la base de Saint-Marcel (Indre) en cours d'aménagement. Locaux de travail, de stockage, hébergement et atelier de premier traitement du mobilier découvert en fouilles seront réunis sous le même toit et gérés directement par un agent sur place du Service régional.

Les travaux ont pu commencer au dépôt de Moulins-sur-Céphons (Indre) pour la mise en état des salles de stockage. La poursuite de ces travaux dans l'idée de la création d'un centre archéologique regroupant le dépôt et l'exposition voisine "Le village gaulois" jusqu'alors gérée par une association demandera la participation de partenaires multiples.

Il reste des situations à améliorer dans le Cher et l'Eure-et-Loir. Une solution a pu être trouvée dans le Loir-et-Cher à Blois, dont on espère qu'elle pourra devenir définitive. Le dépôt de Chinon (Indre-et-Loire) devra être fermé et regroupé à Tours où les travaux en cours ne sont pas encore terminés.

L'arrivée d'un documentaliste au sein du service a permis de compléter l'organisation de la bibliothèque à laquelle des moyens supplémentaires, encore trop faibles, ont été affectés pour l'achat d'ouvrages. Le regroupement et l'organisation plus rationnelle de la gestion des documents finaux de synthèse facilite la consultation dont on rappelle qu'elle est possible sous les conditions habituelles de respect de la propriété intellectuelle.

L'atelier de premier traitement du mobilier issu des fouilles régionales fonctionnera véritablement lors de l'installation définitive de la base de Saint-Marcel (Indre). Mais d'ores et déjà, plusieurs interventions de première urgence ont eu lieu sur le terrain à Drevant (Cher) pour la dépose de peintures murales gallo-romaines, à Saint-Marcel (Indre) pour le prélévement in situ notamment de chaussures découvertes lors de la fouille d'une nécropole, à Tendu (Indre) pour le prélévement in situ d'un élément de machinerie en bois actuellement traité par le laboratoire Arcnucléart de Grenoble. Monnaies, céramiques, verres, vase en bronze de divers sites ont été nettoyés et consolidés. Plusieurs déplacements ont permis, dans un dialogue direct avec les responsables de fouilles, d'étudier les mesures à prendre pour éviter la dégradation de mobilier. Les progrès sont importants et l'on a pu commencer à équiper de façon plus performante cet atelier.

Le service s'est efforcé d'apporter son soutien aux actions d'animation par exemple à Chartres dans le cadre de la Maison de l'Archéologie pour l'exposition "Dolmens, sarcophages et pierres tombales" ou à Blois pour celle intitulée "Un amphithéâtre sur la Loire". Plusieurs agents ont participé à la rédaction des catalogues correspondants.

Comme à l'ordinaire les participations aux colloques et séminaires ont été fréquentes: colloques à Amiens, Avignon, Nemours, Paris, etc. Le service régional a lui même organisé plusieurs séminaires réunissant archéologues amateurs et professionnels. La Revue Archéologique du Centre de la France a commencé sa réorganisation et le secrétariat technique est désormais assuré au sein du service régional: ouverture à l'Ile-de-France, élargissement correspondant du comité de rédaction, changement de format, etc. Réformes et renouveau qui recueillent le soutien des archéologues régionaux pour la publication des nombreux travaux de qualité.


Carte archéologique en région Centre

Depuis 1992, les moyens affectés à la réalisation de l'inventaire archéologique sont plus importants qu'ils n'avaient jamais été. Si les effets de ces mesures devaient se mesurer à la "quantité" de sites recensés, il suffirait d'indiquer ceci: à la fin de l'année 1991, la base de données régionale comptait 8.475 sites. Plus de 14.000 sont maintenant recensés, soit 60% de plus en trois ans et plus de 200% dans le département d'Indre-et-Loire, où les efforts ont principalement porté. Mais le bénéfice le plus notable de ces trois années est la réalisation d'opérations de recensement qui ont fait évoluer, tant dans la forme que sur le fond, notre pratique de l'inventaire.

Avant 1992 : disparité des situations :

L'état d'avancement de l'inventaire est à la mesure des moyens qu'on lui donne. Avant 1992, la plupart des informations sont des données "localisées", avec une plus ou moins grande précision. Une grande partie résulte des campagnes de prospection: entre trente et quarante autorisations de prospection, thématiques ou diachroniques, sont actuellement délivrées chaque année, certains prospecteurs travaillant depuis plus de deux décennies... La proportion de données purement "bibliographiques" est plus faible.

Si l'on examine l'état d'avancement, selon les grandes périodes chronologiques et selon les départements, on constate une certaine diversité: elle reflète le déséquilibre des moyens entre histoire et préhistoire, et traduit l'important apport des prospections aériennes depuis les années soixante. Elle est aussi l'image fidèle des ressources humaines des circonscriptions. Elle porte la marque de l'engagement des services dans tel ou tel département ou secteur de la recherche, et de la possibilité qui leur fut offerte d'inscrire l'action d'agents ou d'équipes dans la durée. Elle révèle aussi l'implantation des chercheurs. C'est ainsi que pour la préhistoire, les départements les mieux documentés sont le Loir-et-Cher, l'Indre, grâce aux prospections dans le cadre du programme P 13 (industries archaïques), et surtout l'Indre-et-Loire (recherches menées dans le secteur du Grand-Pressigny). En 1990, dans ce département, le nombre de sites préhistoriques recensés est même plus élevé que le nombre de sites historiques...

Pour les périodes historiques, les deux départements les mieux renseignés en 1990 sont le Loiret et le Cher. Le Loiret a bénéficié de la création, dès 1971, d'un poste d'archéologue de collectivité. Ce dernier a pu, avec le soutien du Conseil général, développer sur la longue durée un travail de fond en matière de documentation et d'inventaire.

Dans les années 1980, l'affectation à temps plein d'un agent du service dans le département du Cher ainsi que les travaux menés autour de la construction de l'autoroute A 71 ont permis de reprendre et d'approfondir les données de la "carte archéologique du Cher" (O. Büchsenschütz, circa 1971) et de constituer une documentation très complète pour les périodes historiques. Ces travaux sont aujourd'hui relayés par les activités du service archéologique du Conseil Général, et ceux du service archéologique de la Ville de Bourges, travaillant en liaison avec l'inventaire archéologique au SRA.

Dans le département du Loir-et-Cher, le recensement des sites avait été méthodiquement entrepris dès la fin des années soixante. Il a depuis été enrichi par les prospections aériennes, notamment celles de Henri Delétang et Pierre Genty. Mais le travail n'a pas encore abouti, comme dans les deux autres départements, à la constitution d'une documentation au sein du service.

L'Indre offre une image plus contrastée encore: les inventaires sont plus souvent thématiques que diachroniques métallurgie gallo-romaine, sépultures gallo-romaines, mottes et fortifications médiévales, recherches autour d'Argentomagus ou Levroux. Une exception, le canton de Levroux, dont la "carte archéologique" est là encore l'oeuvre d'O. Büchsenschütz et de son équipe. Mais si tous ces travaux ont été, au fur et à mesure, exploités dans le cadre de l'Inventaire, il reste à reprendre l'ensemble de façon diachronique et globale, et compléter le recensement dans les secteurs échappant aux préoccupations des chercheurs.

Le département d'Eure-et-Loir est un autre cas de figure. La base de données des sites des périodes historiques est importante, et repose sur des dépouillements bibliographiques effectués dans les années soixante-dix, mais aussi sur un travail de très longue durée et de qualité en prospection aérienne.

Quant au département d'Indre-et-Loire, aucune documentation systématique n'a été constituée au service régional de l'Archéologie sur l'ensemble du territoire.

En résumé, avant 1992, cet état des connaissances est principalement le résultat d'observations "de terrain"; en dehors des opérations de prospection menées sur le tracé des projets routiers, la majeure partie de nos informations procède d'études, diachroniques ou thématiques, d'équipes et de chercheurs extérieurs au Ministère de la Culture; enfin, la mise en forme et l'exploitation de cette documentation (dossiers de communes, de sites, dépouillements bibliographiques, dossiers thématiques) est avancée dans les domaines et les territoires où des agents du service ont pu travailler durant plusieurs années, favorisant aussi la constitution ou l'action d'équipes de prospecteurs ou d'équipes de fouille.

L'inventaire archéologique depuis 1992 : les opérations cantonales :

Ainsi, lorsqu'en 1992, l'Etat met en place des moyens beaucoup plus importants pour accélérer la réalisation de l'inventaire, la région Centre peut fonder son travail sur des bases solides. Le service a estimé que ces nouvelles conditions matérielles devaient conduire, non seulement à un progrès quantitatif, mais encore au franchissement d'un seuil qualitatif.

Le mode d'acquisition des données (diversité des informateurs, des sources, degré de précision variable) fait de l'inventaire un outil plutôt hétéroclite: une accumulation de fragments d'informations, une juxtaposition d'éléments ponctuels. L'une des priorités doit être le contrôle de leur fiabilité et leur homogénéisation, complétée par une mise en forme adaptée aux besoins du service et des chercheurs ou étudiants qui en auraient l'usage.

En matière de recensement, la localisation précise des sites, leur description et leur validation représentent l'exigence minimum. C'est pourquoi il a été décidé de mener des campagnes de pré-inventaire (ou d'inventaire "léger") qui seraient d'abord des opérations de contrôle au sol, mais aussi des opérations de recensement à part entière.

La région est vaste, et il était illusoire de croire qu'en un délai de cinq ans, il serait possible de vérifier la totalité des informations déjà recueillie.

Les zones à traiter en priorité ont été définies selon plusieurs critères:

A ceci s'ajoute le souci de mener le même type d'enquête dans des milieux naturels différents, et de prendre par là méme la mesure de son efficacité.

Cadre de l'intervention :

Il était évidemment possible de mener les opérations de contrôle au sol à l'occasion de l'instruction des POS et autres documents de planification. Mais une telle démarche excluait toute programmation, et conduisait à subordonner la réalisation de l'inventaire au hasard des priorités des autres. Nous préférions l'éviter, dans un premier temps. Il ne s'agit pas d'opposer les démarches conduites pour des raisons d'urgence et les autres. Simplement, pour mieux répondre aux situations d'urgence, le service a d'abord besoin d'une documentation solide, systématique, sur l'ensemble de son territoire. Bien qu'importants, les moyens mis en oeuvre ne permettaient pas à la fois d'engager un travail de fond et de répondre dans le même cadre aux sollicitations ponctuelles. Dans l'hypothèse où les équipes travaillant à l'inventaire archéologique seraient renforcées, il serait souhaitable d'intervenir également dans ce domaine. En attendant, les vérifications éventuelles sont plutôt traitées par les responsables de département.

Les opérations d'inventaire menées depuis 1992 ont été montées dans le cadre du canton. A cela, plusieurs raisons:

Depuis trois ans, cinq cantons ont fait l'objet d'une campagne d'inventaire :

Le champ de l'étude :

Le recensement prend en compte tous les sites et indices de sites de la préhistoire à la fin du Moyen-Age. Il inclut également, à la demande du Conseil Général d'Indre-et-Loire et en accord avec le service régional de l'Inventaire, un repérage des constructions en élévation de la période moderne, notamment quand elles prolongent une occupation antérieure, quand elles sont menacées de disparaître ou lorsqu'elles présentent des caractéristiques architecturales intéressantes. Il s'étend, pour la période contemporaine, à l'enregistrement des écarts désertés ou réduits à l'état de ruine. Il englobe aussi, pour les périodes moderne et contemporaine, les sites "d'archéologie industrielle". Les données relatives aux sites encore en élévation des périodes médiévales, moderne et contemporaine sont, à l'issue de ce pré-inventaire, transmises au service régional de l'Inventaire et, pour ce qui le concerne, au conseiller du patrimoine ethnologique (par exemple, le repérage des habitats troglodytiques).

La méthode :

Il s'agit de recueillir la totalité des informations accessibles, à commencer par les données déjà enregistrées dans les fichiers et archives du service, de les vérifier systématiquement au sol afin de les identifier, localiser et cartographier le plus précisément possible.

Le travail de terrain, assuré par une ou deux personnes (un chargé d'études et un assistant), est préparé par une analyse sommaire du contexte géologique et géomorphologique de chaque commune, un dépouillement bibliographique systématique, la consultation des archives du service régional de l'Inventaire, l'étude des plans cadastraux "napoléoniens", celui des inventaires sommaires des archives départementales et l'examen de missions aériennes de l'IGN.

En plus de la vérification au sol des sites ou indices, nous avons décidé de prospecter dans chaque commune quelques secteurs dépourvus d'informations. Le choix des parcelles à explorer répond à plusieurs critères :

Les sites sont localisés sur fonds cadastraux. L'enregistrement informatique des données au S.R.A. permet ensuite de cartographier à plus petite échelle. Chaque site ou indice donne lieu à la création d'un dossier-papier, comportant au minimum la fiche d'inventaire et la fiche de prospection et s'il y a lieu, dossier bibliographique et photographique.

Les résultats :

Sans entrer dans le détail de chaque opération, dont le compte-rendu figure dans ce volume, on peut noter que le résultat va bien au-delà de ce qu'on escomptait: le nombre de sites recensés sur chaque commune est au moins doublé. Dans le canton de Buzançais, la part des sites nouvellement recensés varie de 38% à 76% selon les communes. Dans celui du Grand-Pressigny, le nombre de sites est en moyenne multiplié par quatre, et par cinq dans celui de Sainte-Maure-de-Touraine où le nombre de sites connus avant le recensement était plus faible. Dans ce dernier canton, la surface prospectée représente approximativement 5% de la superficie totale des communes.

Le produit des inventaires par canton est une documentation cohérente: la fiche de site doit présenter la synthèse des sources, passées au crible d'une même démarche critique.

Les procédures de validation conduisent à une appréciation hiérarchisée des sites et indices de site. Il n'est d'ailleurs pas forcément facile d'en rendre compte lors des saisies dans la base de données: indice ou site, invérifiable (et pourquoi), contrôlé et validé, contrôlé et éliminé, contrôlé mais douteux...

L'utilité des opérations d'inventaire se mesure aussi aux effets d'une plus grande présence sur le terrain. Les sites menacés sont plus facilement connus, et la capacité d'intervenir à temps s'en trouve améliorée. Dans le département d'Indre-et-Loire, par exemple, plusieurs interventions de diagnostic ou de sauvetage sont directement liées aux observations faites lors de contrôles au sol. Le rapport de pré-inventaire du canton de Buzançais signale plusieurs sites (villae, tumulus, motte ou nécropole) menacés de destruction à court ou moyen terme.

Les inventaires par canton conduisent aussi à mettre en évidence des points forts de l'occupation du sol ou à identifier des sites dont l'étude mériterait d'étre approfondie (prospections thématiques ou fouille). On pense, par exemple, aux nombreux vestiges de métallurgie du fer recensés dans le canton du Grand-Pressigny; dans le canton voisin de Preuilly-sur-Claise, dont l'étude est en cours, les sites métallurgiques sont également présents en grand nombre, avec, cette fois, des lieux d'extraction.

On pense égalementà l'ensemble de tuileries découvertes en bord de Vienne, dans le canton de Sainte-Maure, où voisinent fours gallo-romains et ateliers médiévaux et modernes.

Perspectives :

La manière de concevoir l'inventaire se trouve renouvelée et enrichie. Tel que nous le pratiquions jusqu'en 1992, le travail de recensement privilégiait fatalement le fragment. Il se fondait sur une sorte de démarche d'accumulation, où transparaît d'ailleurs l'intérêt spécialisé des uns ou des autres. Le contrôle de terrain devait essentiellement permettre d'améliorer le repérage et garantir la précision d'une carte de points.

La plongée dans le paysage conduit à une compréhension plus globale du territoire et de l'occupation humaine, mais aussi des phénomènes qui ont permis que de telles informations nous parviennent. Mëme si nos connaissances restent lacunaires et si la datation des sites demeure à ce stade approximative, on est en mesure de dresser des cartes "provisoires" de l'occupation d'un territoire à une époque donnée. Le pré-inventaire, qui permet d'esquisser cette carte de constat, conduit aussi à en préciser les limites. Le constat ne porte pas seulement sur la présence ou l'absence d'indices, mais sur les circonstances qui rendent ou non possible l'observation (ou la validation du site), et conditionnent le degré de conservation. On pense, par exemple, aux sites qui n'auraient jamais été détectés sans l'opportunité de coupes de terrain ou de travaux récents.

Une prise en compte, même sommaire, de l'environnement, enrichit l'inventaire de plusieurs points de vue. Il est évident que l'évolution du paysage est l'une des composantes de l'histoire à reconstituer ou à garder en mémoire. A cette approche diachronique répond l'interrogation sur l'environnement d'un site à une époque donnée.

L'analyse du milieu actuel, du couvert végétal, de l'évolution récente des formations superficielles, etc. apparait aussi comme l'un des moyens de rechercher les gisements potentiels là où les indices de surface font défaut.

La situation, l'environnement, les paysages, les vides aussi, tout concourt à une approche beaucoup plus spatiale et plus dynamique des données. L'interrogation n'est pas nouvelle. Encore faut-il inscrire la démarche dans la pratique et la durée, et être disposé à l'ouvrir à de multiples interrogations.

Cela conduit à diversifier les modes d'appréhension du territoire à recenser: on peut sans difficulté majeure développer, par exemple, le volet de photo-interprétation et la recherche des traces de paléopaysages. Cela conduit aussi vers une définition moins restrictive des marques de l'occupation du sol, où le "site" n'est pas un point isolé, mais un élément dans un ensemble.

Disposant ainsi de fragments d'information dont le sens s'enrichit pour autant qu'on puisse les mettre en relation, nous devons rechercher un mode d'enregistrement et de représentation qui prenne en compte ces dimensions.

Que l'on raisonne en termes de gestion ou que l'on se place dans une perspective de recherche, une chose est sûre, c'est que ce pré-inventaire n'est qu'une étape préliminaire. La seconde serait d'analyser les données recueillies, de les recouper avec d'autres études, plus fines (des sols, de la micro-morphologie), ou thématiques, afin d'élaborer des cartes de potentialité. La mise en place d'un Système d'Information Géographique dans les services régionaux d'Archéologie nous invite à poursuivre dans cette voie.

Depuis août 1992, l'inventaire archéologique repose sur le travail de :

Au service régional, le dépouillement des rapports, les dépouillements bibliographiques, les saisies et corrections sur DRACAR ont été exécutés par :

L'essentiel des travaux de cartographie ont été réalisés par Pierre-Yves DEVILLERS.


Résultats scientifiques significatifs

Un site solutréen exceptionnel a pu ëtre sondé à Bossay-sur-Claise (Indre-et-Loire). Il s'agit d'un atelier de fabrication de pièces foliacées bifaces, en association avec au moins deux couches d'occupation et un poste de débitage laminaire. A Muides (Loir-et-Cher), la présence d'industrie du Paléolithique supérieur final a été confirmée. Son attribution à la Long Blade Technology prolonge l'extension de ce faciès vers le Sud du Bassin parisien.

Plusieurs fosses attribuables au Mésolithique moyen d'une part et au Mésolithique final d'autre part ont permis de sérier la fréquentation humaine sur le site d'Auneau (Eure-et-Loir) au cours de cette période. A Fréteval (Loir-et-Cher), les travaux de la déviation de la RN 10 ont mis en évidence une occupation du Mésolithique récent. Des vestiges mésolithiques ont également été identitiés à Muides (Loir-et-Cher).

Le Néolithique a vu en 1994 un grand nombre de découvertes importantes. Une enceinte palissadée, à entrée monumentale, aménagée sur le versant d'une petite vallée, a été mise au jour lors de la fouille de sauvetage de la déviation de Villeromain (Loir-et-Cher). Attribuable au groupe de Villeneuve-Saint-Germain, elle pouvait enclore une surface de 1 à 3 hectares. Le même site a livré des traces d'habitat contemporain et des vestiges du Néolithique final. C'est à cette période que se rapportent les rejets domestiques recueillis en fond de vallée.

Sur le site de Muides (Loir-et-Cher), une palissade ceinturant l'habitat du Néolithique moyen I a pu être suivie sur plusieurs dizaines de mètres.

A Saint-Piat (Eure-et-Loir), la fouille programmée a montré que les dolmens du Berceau et Petit étaient inclus dans un même tumulus circulaire de 28 mètres de diamètre, tandis que la "fosse-ossuaire " était reconnue comme étant une petite extraction moderne de graviers. En bordure du tumulus portant la dalle mégalithique d'Auneau (Eure-et-Loir), une tranchée de fondation a été partiellement fouillée et pourrait correspondre à une construction chasséenne.

A Déols (Indre), le réaménagement d'un giratoire dans le cadre des travaux de la RN 20, a conduit à une opération qui a livré des silex épipaléolithiques et mésolithiques, ainsi que des fosses du Néolithique moyen I. La découverte la plus spectaculaire est une enceinte à fossés interrompus fouillée sur près de 100 mètres et fermant le rebord du plateau. Un talus interne a été mis en évidence, mais pas de palissade. D'abondants rejets de mobilier ont participé au comblement du fossé. Plusieurs dizaines de vases, souvent complets, permettent de placer cette construction dans le Néolithique récent.

Un habitat du Néolithique final, installé en bordure du Loir, a été découvert à Saumeray (Eure-et-Loir) lors d'un diagnostic en carrière. Il a fourni en abondance de la céramique, en association avec des haches polies en roches tenaces et des poignards en silex du Grand-Pressigny. La méme industrie lithique, mais moins de céramiques, ont été rencontrées à Fréteval (Loir-et-Cher) dans un niveau archéologique scellant un bâtiment sur poteaux. Sur le site du Néolithique final d'Abilly "Le Foulon", (Indre-et-Loire), un fossé, dont l'origine anthropique reste à préciser, se situe sous la couche d'habitat en cours de fouille.

A Déols (Indre) une occupation du Bronze final-Hallstatt ancien a également été reconnue. Plusieurs fosses et un probable bâtiment ont livré de nombreux vases, constituant un corpus de référence. Celui de Muides (Loir-et-Cher) s'est encore enrichi cette année avec une série de vases abondamment décorés.

La nécropole d'une quarantaine de tumulus protohistoriques de Pierrefitte-sur-Sauldre (Loir-et-Cher) est connue depuis le siècle dernier. La découverte récente d'une épée en fer de type hallstattien datable de la deuxième moitié du VIIIe s. av. J.-C. suivie de la fouille partielle du tumulus atteste de l'existence d'un groupe de sépultures privilégiées du début du Premier Age du fer au coeur de la Sologne. Cette étude sera reprise en 1995 dans le cadre d'une fouille programmée.

Les efforts portés sur les agglomérations secondaires antiques et médiévales apportent des éléments novateurs. A Issoudun (Indre), une fouille, rue Nouvelle du Château, a permis la découverte de remblais datés de la fin de l'Age du fer ou du début de l'époque romaine. Les conditions de la fouille n'ont pas permis d'observations très précises, il s'agit cependant là d'un indice d'une occupation ancienne du site.

A Drevant (Cher), agglomération gallo-romaine connue pour son théâtre et son sanctuaire, une opération a permis la fouille d'un quartier d'habitation comprenant trois rues et plusieurs îlots. L'état de conservation a permis d'étudier les habitations: foyers, cave, pièce résidentielle, circulations, etc. Cette découverte importante confirme, s'il en est encore besoin, l'importance de ces véritables petites villes et balaie les idées anciennes de sanctuaires-théâtre isolés.

A Saint-Marcel (Indre), une intervention de faible extension a néanmoins permis de confirmer l'existence d'une nécropole gallo-romaine à l'ouest de la cité antique au quartier des Pommeurs. La fouille programmée du plateau des Mersans a porté cette année sur les habitats des deux premières phases de l'histoire de la ville sous la rue est-ouest mise en place à la fin du 1er siècle ap. J.-C. Ces traces sont attribuables à la deuxième moitié du 1er siècle av. J.-C puis à l'époque augustéenne. On assiste au passage d'un habitat sur sablière basse à des constructions (boutiques?) du début de l'urbanisation, sur solin de grosses pierres calcaires et murs en torchis. A partir des années 70 ap. J.-C., le centre d'Argentomagus voit disparaître les dernières constructions de type indigène et prend progressivement l'allure d'une ville à la romaine au mëme rythme qu'une ville chef-lieu de cité. Les travaux commençés en 1991 dans le temple 3 se sont poursuivis. Une occupation à caractère domestique et/ou artisanal antérieure peut-être à la création du temple lui-même ou tout au moins à la construction de la cella maçonnée (époque tibérienne) est attestée. On note la découverte dans la cella d'un buste cuirassé de statue.

Les travaux pour l'aménagement de la RN 20 à Tendu (Indre) au sud de Châteauroux, ont permis d'étudier un ensemble exceptionnel de carrières antiques avec un canal qui permettait de les relier à la rivière située à une centaine de mètres. Les matériaux pouvaient ainsi être transportés sur radeaux vers diverses destinations et en particulier Argentomagus très proche. Si le canal paraît exister dès le 1er siècle, le fond de carrière étudié est plutôt attribuable à une époque plus tardive voire médiévale, l'exploitation ayant duré longtemps. Une roue en bois à quatre rayons d'environ 0,40m de diamètre, a été découverte dans un état exceptionnel de conservation. Il s'agit probablement du fragment d'un ces appareils de levage connus jusqu'alors uniquement par des représentations.

A Tours (Indre-et-Loire), plusieurs interventions ont précisé les contours de la ville gallo-romaine. Aux abords de la cathédrale, une fouille, qui se poursuivra en 1995, a mis au jour un vaste ensemble (une domus ?) d'époque gallo-romaine.

A Orléans (Loiret), la suite des travaux de rénovation du quartier Dessaux a permis l'étude, dans l'îlot Nazareth, de bâtiments de la ville romaine probablement en relation avec le trafic fluvial de la Loire.

A Issoudun (Indre), rue Nouvelle du Château, a été étudiée une occupation depuis la fin du IIe siècle jusqu'au VIe siècle avec un centre artisanal (travail du verre, de l'os, du fer, du bronze et de l'argile). En particulier, un four de potier, attribuable aux Ve ou VIe siècles, a été mis au jour (datation à confirmer). Ces résultats placent Issoudun parmi les petites villes à forte potentialité archéologique.

Plusieurs dizaines de sépultures d'époque gallo-romaine tardive comprenant un mobilier abondant, ont pu être fouillées sur le chantier Saint Barthélémy à Chartres (Eure-et-Loir) complétant ainsi les travaux antérieurs sur cette même nécropole.

Des travaux pour l'aménagement du site du chàteau de Sully-sur-Loire (Loiret) ont permis la localisation exacte et une première étude de la tour de Philippe-Auguste édifiée vers 1217 et détruite au XVIIIe siècle.


Introduction