41- La première croisade emprunte les itinéraires terrestres marquées en rouge sur la carte. Elle avait été précedée par une croisade des pauvres massacrées par les Turcs. La première croisade aboutit à la libération de Jérusalem en 1099 et à l'établissement de quatre états chrétiens au Proche Orient, dont les deux plus importants sont les royaumes de Jérusalem et d'Antioche.
42- Le siège d'Antioche dura très longtemps. Un croisé sur sept y trouva la mort, autant par la maladie, la peste, que par les armes. Les croisés, que l'on voit ici, franchissent les murs pour mettre la ville à sac. Ce fut le sort habituel de toutes les villes conquises part les Chrétiens dans ces pays du proche orient.
43- Les royaumes de Jérusalem, d'Antioche, de Chypre et de Tripoli, créés sur le modèle féodal de l'Europe occidentale, donnaient à la France la possibilité de développer des échanges commerciaux avec les grands ports de la Méditerranée. C'était la première entreprise économique d'envergure en dehors de la France. Trop isolés au coeur de l'Islam, ces royaumes des Croisés ne purent survivre cependant qu'environ un siècle après une première reprise de Jérusalem par les Musulmans en 1187 sous le sultan Saladin.
44- Entretemps, une deuxième croisade, en vert sur la carte, avait été lancée par Saint Bernard et dirigée par le roi de France Louis VII et l'empereur d'Allemagne. Elle subit de graves échecs. La troisième croisade, en bleu sur la carte, provoquée par la chute de Jérusalem, réunit les trois grands souverains de l'Occident: le roi de France Philippe Auguste, Richard Coeur de Lion roi d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne. Arrivés cette fois-ci par la mer, les rois de France et d'Angleterre échouent à reprendre la ville sainte à Saladin.
45- Saladin était devenu très fameux même en Occident. C'était un homme éclairé mais ambitieux. Il formula un programme de reconquête des états chrétiens d'Orient. Il réunit sous son autorité la Syrie et l'Egypte, devenant le champion de l'Islam.
46- La quatrième croisade avait eu pour objectif l'Egypte, centre de la puissance de Saladin, mais elle fut détournée sur Constantinople, la capitale de l'Empire byzantin, qui fut prise et pillée par les croisés. Pendant quelques années, avant que les Byzantins ne reviennent au pouvoir, il y eut alors un empire latin de Constantinople, en orange sur la carte.
47- La prise de Constantinople par les croisés renforça les positions des états latins d'Orient. Constantinople était un poste clé stratégique qui ouvrait les routes de l'Orient. Villardouin a laissé une description des fabuleuses richesses de la ville que cherchaient à acquérir les croisés que l'on voit ici assiéger la ville.
48- Constantinople était le grand port sur le Bosphore qui barrait aux Turcs la route de l'Europe. L'architecture élégante de la ville dominait la mer. Impressionnés par le butin du pillage qui satisfaisait leur avidité, les croisés abandonnèrent l'idée de reconquérir Jérusalem.
49- Comme les Turcs avaient interdit les pélérinages à Jérusalem, les croisades ont continué à combiner l'ardeur de la foi au goût de l'aventure. Ce chevalier, qui a revêtu sa cotte de maille, son heaume et son épée, fait ses adieux à sa famille.
50- L'espoir de devenir riche et de s'évader dans un monde nouveau poussaient toutes sortes de gens à partir vers la terre sainte. A cheval, ou à pied pour les plus pauvres, avec la participation des femmes et des enfants parfois, les chrétiens s'engageaient sur les sentiers des pélérinages après avoir reçu la bénédiction de l'Eglise. Ce fut le cas de la croisade des enfants où des milliers furent exterminés et les survivants vendus comme esclaves.